Grand défenseur de son employeur Jean-Pierre Amogoug Belinga, Bruno Bidjang a fait de l’arrestation du responsable du centre régional des Impôts du Centre, Émeline Mvogo, une affaire personnelle. Le Directeur adjoint de Vision 4 a multiplié les émissions sur cette affaire tout en prenant soin de réaffirmer le professionnalisme du ministre de la justice Laurent Esso. Selon le journaliste, si Laurent Esso n’a pas cédé aux « hautes instructions » répercutées par Ferdinand Ngoh Ngoh qui ordonnaient la libération de dame Mvogo, c’est parce que le haut magistrat avait de sérieux doutes sur l’authenticité de ces ordres.
Aujourd’hui, Bidjang se retrouve dans une situation très inconfortable.Dame Mvogo est libre. S’il affirme que la libération d’ÉmelineMvogo est la preuve que la justice est aux ordres de l’exécutif, il remet en cause l’intégrité et le professionnalisme du ministre de la justice Laurent Esso dont il avait précédemment vanté les mérites. Il risque également d’essuyer la foudre de Paul Biya dont il prétend défendre la politique s’il critique la libération provisoire de dame Mvogo ordonnée par le chef de l’Etat.
Bruno Bidjang ne peut non plus se réjouir de cette libération car, ce serait la preuve que le haut fonctionnaire était injustement détenu. Ses avocats avaient d’ailleurs indiqué à plusieurs reprises que le patron du groupe l’Anecdote était dans l’incapacité d’apporter la moindre preuve des faits reprochés à leurs clients.
S’il décide de passer sous silence la libération de dame Mvogo, Vision 4 passerait pour un média à la solde de son patron qui violerait les bases de journalisme.
Conscient du danger
Bruno Bidjang et plusieurs journalistes de Vision 4 sont en danger. Le 06 juin 2022 après une émission particulièrement à charge contre le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, les « dinosaures de l’info » ont fait cas des nombreuses menaces qu’ils reçoivent dans l’exercice de leurs fonctions. Bruno Bidjang, le Directeur adjoint de Vision 4 a fait preuve d’un zèle particulier en tirant à boulet rouge sur Ferdinand Ngoh Ngoh et ses « Hautes instructions ». Il a conclu son sévère réquisitoire par des propos macabres.
« L'heure est grave. Nous comme ça, nous sommes morts. Mais nous allons mourir pour la bonne cause. On n'a pas peur de mourir », a-t-il déclaré.
Après l’émission Club d’Elites du 05 juin 2022 consacrée aux « Hautes instructions » du chef de l’Etat, Bruno Bidjang est revenu à la charge lundi 06 juin dans l’émission Tour d’horizon. La dernière partie du programme fut consacrée à l’analyse des « hautes instructions » du chef de l’Etat que le secrétaire général du président de la République Ferdinand Ngoh Ngoh fait répercuter sur ses collaborateurs.
Le directeur adjoint de Vision 4 est revenu sur les instructions orales données au ministre de la justice Laurent Esso afin de libérer le fonctionnaire des impôts Émeline Mvogo. Sans le dire ouvertement, Bruno Bidjang, insinue que cet ordre ne saurait venir du chef de l’Etat Paul Biya. Le président de la République ne serait se rabaisser au niveau d’un « agent des impots » selon le journaliste. Il explique la démarche du ministre Laurent Esso qui ne s’est pas laissé emballer par les instructions du SGPR.
« C'est un monsieur (ndlr Laurent Esso) qui maitrise les rouages administratifs de notre pays. C'est un monsieur qui connait parfaitement le président Paul Biya parce qu'il fait partie du cercle fermé, des fidèles des fidèles du président Paul Biya. Quand on s'adresse à Laurent Esso, il faut s'accommoder aux bonnes pratiques administratives. Il sait quand une instruction vient du président de la République et sait quand une instruction ne vient pas du président de la République parce qu'il connait l'homme », a-t-il déclaré.
Pour Bruno Bidjang, le nom de Paul Biya est trainé dans la boue avec les instructions à polémique de Ferdinand Ngoh Ngoh. « Est-ce que Paul Biya peut se réduire à ce niveau ? Il y a les Mbe Ngo qui ont des affiliations familiales avec lui qui sont en prison. Il y a des ministres des finances qui sont en prison. D'anciens SGPR, d'anciens MINAT qui sont en prison, le président n'intervient pas. C'est pour un simple agent des impôt (qu'il va intervenir). Est-ce que vous voyez dans quelle boue on veut trainer le nom du président de la République? », a-t-il déclaré.