Libération d’Amougou Belinga : décision actée, Ngoh Ngoh joue de son pouvoir

Tribunal Cmr Emprisonnement d’Amougou Belinga et Maxime Eko Eko

Tue, 18 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Nouveau développement dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le clan de Ferdinand Ngoh Ngoh, actuel secrétaire général de la présidence, avoue avoir menti et manipule le peuple pour empêcher la libération de l’homme d’affaires milliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga et de l’ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Léopold Maxime Eko Eko.

Selon les explications d’une source bien renseignée depuis le début de l’affaire, plus de deux ans après l’assassinat du journaliste Martinez Zogo et l’arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga, ainsi que de Léopold Maxime Eko Eko, la vérité est encore loin d’être connue dans cette histoire. La saura-t-on un jour ? Dans le sérail, jamais, tant que certains acteurs, dont il est désormais établi qu’ils ont manipulé toute l’enquête dès le départ, ont même entravé à la fois le travail des enquêteurs, mais également des magistrats.

Cependant, l’un des moments décisifs aura été l’ordonnance du juge Sikati du 3 décembre 2023. Si le ministère de la Défense a tenté de nier sa véracité, de nouveaux éléments montrent que cette ordonnance qui demandait la libération de Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko était authentique. Cette authenticité est d’ailleurs confirmée par deux courriers dont j’ai pu me procurer. Tous rédigés le 4 décembre 2023. Soit au lendemain de l’ordonnance et adressées au secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh pour la très haute attention de Paul Biya, écrit le journaliste Boris Bertolt.

La même personne signale que l’un des documents susmentionnés est signé par Ghoumo Jean Pierre, l’actuel patron de la DGRE et l’autre par Galax Etoga, le patron du Secrétariat d’État à la défense (SED). Loin d’être des amis Jean-Pierre Amougou Belinga Et de Léopold Maxime Eko Eko, il s’agit en réalité de deux poulains que Ferdinand Ngoh Ngoh, dont le bras droit Martin Savom a été arrêté par les magistrats militaires et est la seule personne inculpée pour « assassinat » de Martinez Zogo. Or chose étrange, Pendant toute l’enquête à la gendarmerie et bénéficiant de tous les moyens de l’état, y compris la téléphonie à travers la géolocalisation, Galax Etoga et ses enquêteurs n’avaient jamais identifié Martin Savom. Il aura fallu la témérité de Sikati pour que Martin Savom soit dévoilé. Ce dernier avait d’ailleurs menacé Sikati avant son arrestation de le faire limoger. Ses amis s’en sont royalement chargé. Tout précisément Ferdinand Ngoh Ngoh.

En effet, selon le lanceur d’alerte Bertolt, Galax Etoga, l’ancien coursier de Ferdinand Ngoh Ngoh, quand il était en poste au secrétariat général de la présidence de la République avant d’être spectaculairement promu à la tête de la gendarmerie nationale, écrit : « Plusieurs informations font état de ce que le juge d’instruction Sikati aurait reçu de fortes sommes d’argent dans ce dossier pour acter la libération des mis en cause susmentionnés. Par ailleurs, il revient de manière récurrente que monsieur Amougou Belinga aurait menacé de hauts responsables de procéder à un déballage s’il était maintenu en détention. Toutes choses qui ont conduit à ce coup de force judiciaire ». Sauf qu’au-delà des dires, ces propos ne sont étayés par aucune preuve, aucun élément. À l’exception de ce qui se disait sur les réseaux sociaux. Or celui qui rédige cette note est un homme important dans le dispositif du renseignement et dont les agents assuraient la surveillance et la sécurité de Sikati.

Les informations de Galax Etoga, si on se fie toujours au lanceur d’alerte, figurent également dans la correspondance de Ghoumo Jean Pierre. Et toujours étayé que par des rumeurs. On y lit : « Les informations parvenues à la présidence de la République signalent que de faramineuses sommes d’argent auraient été remises au juge d’instruction pour le circonvenir dans cette affaire. Il s’agirait là de la poursuite des manœuvres pernicieuses déployées par de hauts commis de l’état depuis le déclenchement de cette affaire pour obtenir la remise en liberté des principaux accusé ». Et il suggère même que le juge Sikati soit chassé. Ce qui sera fait.

Mais il y a plus grave selon Bertolt qui précise que dans cette correspondance de celui qui est actuellement patron de la DGRE, ils jubilent avoir menti que l’ordonnance de Sikati était faux. On peut lire en noir et blanc dans la correspondance : « La situation n’a pu être maitrisée que grâce aux efforts de la présidence de la République qui a réussi à faire croire à l’opinion que l’ordonnance du juge d’instruction était un faux. Cette position a été confortée par un démenti officiel du même juge d’instruction, publié autour de 21 heures dans les réseaux sociaux, sur instructions du ministère de la Défense ». Voilà le gouvernement reconnait donc avoir menti et manipulé le peuple pour maintenir Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko en prison. S’ils ont menti sur ce point, ne l’ont-ils pas fait sur d’autres choses ?

Source: www.camerounweb.com