Une partie des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun jetés en prison en septembre 2020 pour avoir participé à une marche pacifique retrouveront cette semaine leur liberté. Ils n’ont pas bénéficié de la clémence de la justice ni de la grâce présidentielle. Ces détenus de Douala condamnés à trois ans de prison ont simplement purgé leurs peines.
« Il y a bon nombre de nos militants prisonniers politiques qui vont retrouver la liberté à partir du 29 septembre. Techniquement, ils devraient être libérés depuis la semaine dernière. Ils ont essuyé trois ans d'emprisonnement ferme. Ils ont consommé leur emprisonnement jusqu'à terme. Il y en a qui restent incarcérés et qui seront libérés dans 4 ans. La moyenne médiane des emprisonnements des militants du MRC pour cette marche pacifique est de 5 ans », a déclaré Pierre Emmanuel Binyam dans l’émission Droit de Réponse sur Equinoxe Télévision.
Situation difficile
D’autres militants du MRC condamnés à des peines plus lourdes (jusqu’à 7 ans) restent en détention. C’est le cas du prof Alain Fogue ou encore de Bibou Nissack. Avec la reprise des classes, les Camerounais s’interrogent sur la situation des familles de ces détenus politiques. Le gouvernement ne facilite pas les choses au MRC. Les comptes bancaires du parti politique ont été bloqués depuis 2019 impactant considérablement les marges de manœuvre de la formation politique.
« Le compte bancaire du MRC a été bloqué par le ministre de l'administration territoriale, Paul Atanga Nji depuis 2019. Nous n'avons plus accès à notre compte bancaire. Le MRC néanmoins dans l'exécution du pacte solidarité qui fait partie de nos priorités s'est organisé pour subvenir aux besoins de nos prisonniers politiques. Nous n'avons pas pu subvenir aux besoins de leurs familles mais nous nous battons à les accompagner depuis qu'ils ont été arrêtés jusqu'à ce jour », révèle le cadre du parti qui rassure que l’alimentation journalière de chaque détenu du MRC est prise en charge par le parti.