L’assassinat de Martinez Zogo, journaliste bien apprécié par la population, ne sera jamais oublié dans le pays et même en Afrique tout entière. Cette affaire qui implique même des commis de l’État est tellement scandaleuse qu’on se demande s’il y a encore une ligne qui n’a pas été franchie au Cameroun. C’est comme cela, les faits sont là et ils parlent à haute voix.
C’est un secret de polichinelle. Des ministres du gouvernement et des personnes particulièrement très proches sont impliqués de près ou de loin dans cet assassinat monstrueux de l’animateur radio qui ne reculait devant rien pour dénoncer, dire la vérité aux populations sur la façon dont les affaires sont gérées par ceux qui gouvernent, etc.
Pendant longtemps, les noms de Laurent Esso (ministre de la Justice, ministre d’État), Louis-Paul Motaze (ministre des Finances), Ferdinand Ngoh Ngoh (ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République), ont été évoqués. Mais jamais, ils n’ont été inquiétés, compte tenu, selon certaines sources, de l’immunité que leur confère leur fonction.
Seuls le multimilliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga (patron de Vision 4), l’ancien chef de la Direction générale de la recherche extérieure Léopold Maxime Eko Eko, le Lieutenant-Colonel Justin Danwe sous les ordres de Maxime Eko Eko, les membres du commando mis en place pour l’opération et d’autres personnes impliquées ont été mis aux arrêts. Certains d’entre eux sont en prison militaire, d’autres sont gardés à Kondengui (prison civile de Yaoundé) comme Jean-Pierre Amougou Belinga que sa femme Mélissa va voir régulièrement pour des soucis d’équilibre des hormones.
Nous sommes en mesure de confirmer que dans cette affaire Martinez Zogo, comme on l’appelle depuis un moment maintenant, l’audience de ce jour à la Cour d’appel du Centre était très attendue. Depuis le début, quand Zogo a disparu sans aucun signe donné à sa famille et ses proches pendant des jours, jusqu’à la découverte de son corps sans vie, tout le monde attend de voir ce que la justice décidera.
La nouvelle audience est pour les avocats de Léopold Maxime Eko Eko et de Jean-Pierre Amougou Belinga de tenter d’obtenir au moins la liberté provisoire afin qu’ils comparaissent libres. Ce n’est pas sûr qu’ils l’obtiennent, ni aujourd’hui ni un autre jour, nous assure un avocat bien renseigné à ce sujet et qui voit mal comment les accusés ne seront pas condamnés à de longues peines d’emprisonnement. Ailleurs, « ils auraient déjà pris la peine capitale », nous confie-t-il.