La liberté sous caution a été accordée au défenseur de l’environnement Christopher Achobang, détenu depuis le 26 avril 2015 à la prison de Mbengwi (Nord-Ouest) pour ‘’usurpation de la qualité de défenseur des droits de l'Homme, incendie volontaire et destruction de biens’’, a appris APA vendredi de sources concordantes.
Cette mesure devrait permettre à l'intéressé, qui souffre d'hypertension artérielle, de bénéficier de soins conséquents et de mieux préparer sa défense pour l'audience prévue le 17 juin prochain.
M. Achobang et cinq autres personnes avaient été arrêtées alors qu'ils offraient gracieusement leur médiation dans un conflit opposant bergers et agriculteurs dans la localité de Meta, située dans la région anglophone du Nord-Ouest à la suite d'un incendie ayant entraîné la destruction de cultures et d'une hutte en matériaux provisoires.
Le Centre pour l'environnement et le développement (CED), une ONG locale ayant pris sa défense, affirme que les deux accusations portées contre lui ‘'semblent infondées''.
En effet, souligne le CED, aucune preuve directe de l'implication du défenseur des droits de l'Homme n'a été apportée à ces assertions et de nombreux témoignages indiquent que l'homme n'est intervenu dans la crise que pour éviter des affrontements entre les parties et tenter de trouver une solution satisfaisante pour les belligérants.
Le CED affirme aussi que le statut de M. Achobang correspond sans ambiguïté aux critères de défenseur des droits de l'Homme tels que définis par la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l'Homme.
Pour l'ONG, au-delà de ce cas emblématique, il est urgent que le gouvernement camerounais ‘'trouve une solution à la délicate question de la cohabitation entre les éleveurs et les agriculteurs, afin que leur coexistence sur les mêmes espaces ruraux cesse d'être une source de tensions et de conflits''.