Ligne 94 et 65 : faux cachets et lettres, débandade après de nouvelles découvertes

Paul Biya réclame la lumière sur la gestion des fonds publics

Mon, 24 Oct 2022 Source: La Nouvelle N°672

Fini le temps de l’esbroufe. Des scandales explosifs qui innervent le quotidien des Camerounais et qui les rendent nerveux et violents. Comme une opération de salut public, le déclenchement de l’audit des lignes 65 du ministère de Finances (Minfi) et 94 du ministère de Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) n’a pas encore rendu sa copie, que dans l’establishment, ça commence à aller dans tous les sens.

Comme si une main noire avait voulu qu’on n’ose en parler. Qu’on se le dise aujourd’hui. Parmi les mis en cause dont les noms figurent sur les la liste des agents publics appelés à justifier leur trop perçu, il y a certes des fonctionnaires du Minfi, et des autres administrations publiques, mais il y a surtout des hommes d’affaires. Ainsi, on se doit donc de faire d’emblée le distinguo entre les opérateurs économiques et les autres prestataires de service qui ont de tout temps, bénéficié des facilités de la ligne 94 du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) pour monter leurs différents projets à travers le triangle national et les faussaires, auteurs de fausses lettres commandes, de faux cachets et des signatures des gestionnaires de crédits qui sont soit imitées, soit scannées dans la plupart des cas. Après avoir, pour certains, établi ainsi des fausses lettres commandes, leurs factures sont aussitôt payées. Ces faussaires avaient l’habitude de perpétrer leurs coups en période de fin d’exercice budgétaire. Des centaines de milliards de Fcfa ont été siphonnés des caisses publiques grâce à ce mode opératoire. Depuis la mise à nu du pot-aux-roses, ce sont ces faussaires, soutenus par certains réseaux maffieux du Minfi qui s’emploient fébrilement à créer l’amalgame dans l’opinion en tentant de faire croire que de nombreux opérateurs économiques ressortissant d’une certaine région ont déjà été les premiers et les plus nombreux à bénéficier des avantages de la ligne 94.

Bon à savoir : ces opérateurs économiques n’ont absolument rien à voir avec ces faussaires, ni par le mode opératoire qui leur permet depuis quelques temps de bénéficier des fonds de la ligne 94, ni par la nature des projets soumis à l’approbation du Minepat pour bénéficier du soutien des pouvoirs publics. Les uns sont des faussaires avec des fausses lettres de commandes, des marchés fictifs, des faux cachets et signatures scannées. Les autres sont des opérateurs économiques qui ont pignon sur rue.

Seulement, votre journal qui s’est toujours situé en haute altitude ne fait et ne fera l’économie d’aucune rétention de l’information. Ainsi dans son édition du jour, votre journal vous replonge dans le choix judicieux porté sur le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) pour conduire l’audit, non sans démontrer que ces lignes qui en fait sont des chapitres dans la nomenclature budgétaire ont longtemps servi de vache à traire pour les prévaricateurs de la fortune publique, comme le démontre à suffire le cas d’un certain Pascal Atangana avec la Chambre d’agriculture. Surtout qu’on ne vienne pas, pour se défausser, nous parler d’une certaine guerre pour la succession à la tête de l’Etat avec à la bouche celui qui apparait aujourd’hui comme l’homme à abattre, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Pratiquement désemparés et aux abois, la meute des faussaires et leurs mentors n’ont pas trouvé mieux que de faire dans la désinformation et la manipulation. Lorsqu’ils n’instrumentalisent pas leur lanceur d’alertes attitré, Boris Bertold, ils font circuler une vidéo de crânes de bœuf sur les réseaux sociaux, accompagnées de ce message : « A Nanga Eboko ce matin, au carrefour Bitti Bell, on a trouvé 2 têtes de bœuf posées sur un drap rouge. Une tête regardant du côté de Yaoundé et l’autre du côté de Minta, un miroir, des herbes et 3 photos. Celle (sic) de Chantal Biya, Paul Biya et Ngoh Ngoh ».

Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes sont encore montés au créneau en balançant sur les réseaux une rumeur selon laquelle une « escouade du Gign armée jusqu’aux dents en ce moment à Nyom... La suite nous le dira, le sort de quelqu’un tictac... ». Très puéril tout ça ! Man no run !

Source: La Nouvelle N°672