Renvoyé de son poste de sélectionneur des Lions Indomptables par la Fecafoot, le sélectionneur belge a, dans un premier temps, refusé de démissionner souhaitant honorer son contrat jusqu'à la fin. Selon plusieurs journaux belges, il aurait finalement cédé. « J'ai d'autres ambitions que d'être constamment sur le qui-vive. C'est trop agressif, trop trompeur. J'en ai assez », aurait déclaré Marc Brys.
Le Comité d'urgence de la Fecafoot a nommé un nouveau staff à la tête des Lions Indomptables avec Martin Ntoungou Mpile comme coordinateur général et David Pagou comme entraîneur sélectionneur. En réaction, Marc Brys n’a pas manqué de contester son limogeage : « Récemment, le mandat du grand président Samuel Eto'o a été prolongé de quatre ans. En fait, il n'y avait même pas d'autre candidat. [...] ll (Eto'o, Ndlr) a supprimé tous les postes au ministère des Sports, y compris l'encadrement technique de l'équipe nationale, et les a pourvus avec des personnes de son choix. Licencier tout le monde sans raison valable me semble totalement illégal. On ne peut pas agir ainsi sans fondement légitime. Juste avant un tournoi majeur pour notre équipe nationale, il nomme des personnes incompétentes. On les jette en pâture aux loups. Cela ne se produit nulle part ailleurs dans le monde ».
Dans Jeune Afrique, il soutient qu’il n'a jamais reçu de courrier lui signifiant son licenciement par la Fecafoot. « Je n’ai reçu aucun courrier officiel me signifiant mon licenciement ». Aux dernières nouvelles, certains journaux belges rapportent qu’il aurait finalement capitulé. « J'ai d'autres ambitions que d'être constamment sur le qui-vive. C'est trop agressif, trop trompeur. J'en ai assez », aurait déclaré Marc Brys.
Vrai ou faux ? Depuis que la Fecafoot a décidé de se séparer du sélectionneur entraîneur belge, la toile est inondée par des posts qui laissent croire que le limogeage du coach risque d'entraîner des conséquences lourdes sur le plan financier lorsque l'entraîneur est capable de saisir les instances compétentes pour une action en dédommagement pour licenciement abusif.
C'est de là que reviennent à l'ordre du jour, plusieurs questions sans réponses qui avaient été posées en leur temps, aux prédicateurs de la conformité prescrite dans la loi 2018-014 du 11 juillet 2018 portant sur l'organisation des activités sportives, et de la convention de 2015 entre le ministère des Sports et la Fecafoot, présentée comme un étau pour la fédération.
Ces questions visent à savoir si le recrutement de Marc Brys avait effectivement suivi les dispositions de l'article 5 du décret n°78/484 du 9 novembre 1978 fixant les dispositions communes aux agents de l'État relevant du Code du travail qui énoncent : « Conditions générales d'engagement : I) Nul ne peut être recruté dans un emploi public : 1°) s'il ne possède pas la nationalité camerounaise. Toutefois, le ministre chargé des problèmes de l'emploi et de la main d'œuvre peut autoriser le recrutement des ressortissants étrangers en cas de manque de candidature des nationaux à une offre d'emploi ».
Y avait-il une ou des candidatures des nationaux qualifiés au moment du recrutement, ou alors Marc Brys était, lui aussi, candidat unique, donc sans concurrent ? De même, l'article 27 al. 2 de la loi n°92-007 du 14 août 1992 portant Code du travail dispose : « Le contrat de travail concernant le travailleur de nationalité étrangère doit, avant tout commencement d'exécution, être visé par le ministre chargé du travail ». Celui de Marc Brys a-t-il suivi cette voie ? À voir.
Si pour certains, la nomination de David Pagou par la Fecafoot, est non conforme à la convention Minsep-Fecafoot, tel qu'exigé par l'Article 9, alinéa 1er, l’on note toutefois que la première rencontre du Belge Marc Brys avec Samuel Eto'o à la Fecafoot n’a pas été amicale. M. Brys n’est pas entré comme un technicien venu travailler. Il est entré comme un provocateur venu chercher un duel.
Il donne des leçons, impose un ton agressif et finit par quitter la salle en pleine réunion officielle. Il soutient aujourd’hui que l’accueil aura été hostile. Son mode de fonctionnement n’a pas permis d’assainir le climat autour des lions. Il voudrait effacer les semaines où il insultait, méprisait, invectivait. Il voudrait que l’on retienne seulement la version romancée qu’il raconte depuis l’étranger. Mais la vérité est plus simple que son récit.