On pensait que la crise autour de l’équipe nationale des Lions Indomptables touchait à sa fin, mais les récents événements à l'hôtel Hilton de Yaoundé montrent que le conflit est loin d'être résolu.
Ce dimanche, les deux staffs techniques, l’un nommé par le Ministère des Sports (MINSEP) et l’autre par le président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, se sont retrouvés face à face dans un affrontement surréaliste.
Le journaliste français Hervé Penot a résumé la situation avec une pointe de sarcasme : « Finalement rien n’est réglé à la tête du Cameroun. En arrivant à l’hôtel, deux staffs se font face : celui du ministère et celui de la Fédé. Le délire se poursuit. Le stage commence demain matin… la nuit des longs couteaux débute… », a-t-il écrit sur le réseau social X, anciennement Twitter.
Ce climat de tension risque de perturber les préparations de l'équipe, créant une atmosphère d'inconfort peu propice à la performance sportive. La présence de deux équipes concurrentes de management technique n'augure rien de bon pour la sérénité des joueurs et pourrait affecter leur moral et leur concentration à l'approche des matchs décisifs.
Pour Akere Muna, ce conflit interne a terni l'image du football camerounais, autrefois respecté sur la scène internationale.
Akere Muna s'interroge sur les véritables responsables de ce chaos. « Qui est à la trame de ce chaos ? Chacun a ses propres ‘hautes instructions’ », a-t-il déclaré, soulignant les luttes d'influence qui se jouent au sommet de l'État. Dans ce bras de fer, chaque camp se revendique du soutien présidentiel, ce qui complique davantage la situation.
Pour Muna, cette crise reflète un problème plus profond au sein du pays, marqué par la corruption et les luttes de pouvoir. « Le monde s’effondre et le centre ne peut plus tenir », a-t-il déclaré, faisant écho au célèbre roman de Chinua Achebe, pour illustrer l'incapacité du pouvoir central à maintenir l'ordre.
Au milieu de ces conflits, le grand perdant reste le peuple camerounais. Les supporters, qui espèrent voir leurs Lions briller, se retrouvent pris en otage par ces querelles. « Que des gens se réjouissent d’un tel chaos me coupe le souffle », a déploré Muna.