 La double confrontation contre le Nigeria a fait ressortir les failles de cette sélection
 La double confrontation contre le Nigeria a fait ressortir les failles de cette sélection
Le Cameroun a définitivement dit adieu à la coupe du monde Russie 2018, après la 4e journée des éliminatoires. La défaite (4-0) et le match nul (1-1) contre le Nigeria ont enterré pour de bon les ambitions d’une équipe qui n’avait manqué le grand rendez-vous du football mondial qu’une fois (2006) depuis 1990. Alors, qu’est-ce qui coince avec ces Lions indomptables sacrés à la CAN au Gabon il y a sept mois, et dont le bilan affiche depuis lors deux victoires (contre la Tunisie en amical et le Maroc), un nul (Australie) et quatre défaites ?
Le choix des 23 contre le Nigeria en avait interpellé plus d’un. Au regard de l’importance d’une telle rencontre, on  avait  espéré  quelques  joueurs d’expérience,  qui ont le vécu  de ce genre  de  match.  Mais  Hugo  Broos, qui, on le reconnaît, reste absolument maître de ses choix, s’est appuyé en grande  partie  sur  son  noyau  de  la CAN, avec quelques nouveaux joueurs.
Depuis la fin de la CAN, le Cameroun a montré des failles en défense, aussi bien au niveau des latéraux que dans l’axe.  La coupe  des Confédérations, qui était selon le sélectionneur l’occasion de préparer le duel contre le Nigeria, n’a visiblement servi à rien. Depuis la blessure d’Oyongo  Bitolo, on tâtonne toujours à gauche et incidemment à droite, puisque Faï Collins doit jouer les suppléants de fortune.
Et même la charnière centrale montre de  graves  signes  de  fébrilité.  Au milieu de terrain, la hargne ne suffit pas toujours. Le secteur se fait dominer à tous les matchs. Avec pour conséquences, une attaque peu nourrie et donc stérile, en plus d’une maladresse décriée depuis des mois. Sur le banc également, le choix n’est vraiment pas fourni et c’est un vrai handicap.
Alors,  comment  comprendre  cette cassure depuis la CAN ? Les Lions indomptables cuvée 2017, avec un niveau  moyen,  ont  su,  au  Gabon,  se surpasser grâce à un état d’esprit de conquérants.  Et  c’est  justement  ce qui manque à l’équipe depuis quelques mois. Mais pas que. Un peu de suffisance ?  Un  véritable  leader  sur  le terrain et même dans les vestiaires capables  de  sonner  la  révolte ?  
Le sélectionneur national a beau avoir reconnu  sa  part  de  responsabilité dans l’échec à la qualification, on s’interroge tout de même sur ses choix, ses expérimentations à des moments inopportuns  et  sa  communication. Par exemple,  interrogé  sur  certains joueurs,  le  Belge  a  préféré  décrier l’individualisme d’Aboubakar ou le jeu « stéréotypé » de Bassogog, dont le style  prévisible  ne  surprend  plus aucun adversaire, selon ses dires. Il s’agit  donc  désormais  de  retrouver de la sérénité dans cette équipe, en perspective de la CAN 2019.
Avant, il  faudra tout  de même terminer la tête  haute  les  dernières  journées des  éliminatoires  de  la  coupe  du monde en octobre et novembre prochains. Question d’honneur toujours.