Henri Eyebe Ayissi, le Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières est au coeur d'une vive controverse depuis plusieurs mois au Cameroun. Des litiges fonciers aux actes de corruption, son nom est régulièrement cité. Shanda Tonme lui a envoyé une note et exige des clarifications sur les conditions d'annulation des titres fonciers
« Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous renouveler mes respectueux compliments ainsi que mes sincères encouragements.
Je me fais un devoir de solliciter votre promptitude, prenant l’opinion publique à témoin, pour une conférence de presse qui s’impose chaque jour avec urgence, relativement aux conditions d’annulation et de rétablissement d’un titre foncier.
En effet, dans le débat trouble qui expose notre pays à des dérapages de toute nature depuis quelques semaines, votre département ministériel se retrouve au cœur du départ des controverses dominées par le faux et l’usage de faux, des trafics d’influence ainsi que la prépondérance de la corruption. Dans le même temps, votre responsabilité personnelle, et non plus celle du gouvernement de la République est clairement évoquée avec gravité et insistance.
Ma demande revêt un caractère crucial, au regard de la prévalence effective de nombreuses malversations, où l’on retrouve votre signature tantôt sur des arrêtés d’annulation, et tantôt sur des arrêtés de réhabilitation, pour un même cas. Des actes ouvertement frappés d’illégalité sont déclarés justes, pendant que d’autres absolument sans problèmes sont déclarés faux. De nombreux de compatriotes honnêtes en sont victimes. La diaspora surtout est tellement désorientée, hébétée et déçue, que cette situation paralyse l retour certains au bercail.
A ce propos le mal a atteint un point qui fait fuir les investisseurs et fragilise profondément l’ensemble du cadre structurel des affaires au Cameroun. Entre les accointances tribales, les délits d’initié, les amitiés douteuses, les relations familiales et autres paramètres subjectifs, la nuit est tombée sur le droit de propriété chez nous. Le titre de propriété était et demeure, selon le droit foncier du pays, un document sublime, produisant des conséquences légales les plus rigoureuses entourées d’une certaine solennité. Si un ministre peut les malmener au gré des vents et des couleurs des stylos, alors le peuple, sans outrager la quintessence de l’autorité ni porter atteinte à la candeur de nos institutions, mérite des explications. Le plus tôt vous le ferez et avec transparence et publicité, le plus vite tout le monde va se ranger et mieux ces débats houleux, troubles et dangereusement haineux, prendront fin.
Dans l’attente, croyez, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma haute et fraternelle considération./.