Logements SICC à Douala: un audit annoncé

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Fri, 16 Feb 2018 Source: cameroon-info.net

C’est ce qui ressort de la rencontre du 15 février 2018 à Douala entre le secrétaire général du ministère de l’habitat et du développement urbain (MINHDU) et les parties impliquées dans ce foireux projet.

Alors que la conciliation entre Brigitte Soppo Ngalle, promotrice de la Southwest international construction corporation (SICC) et ses victimes est dans l'impasse, l’Etat veut enfin prendre ses responsabilités dans ce scandale immobilier qui dure depuis 8 ans. Au terme de la rencontre du 15 février 2018 à Douala entre les differentes parties impliquées dans cette affaire, Amadou Sardaouna, sécrétaire général du MINHDU, promet dans six semaines un audit technique et financier qui permettra à l’Etat de trouver une solution "definitive et satisfaisante" aux acquereurs floués dans ce projet.

Il s’agira entre autres pour l’auditeur de repertorier le nombre exact des acquereurs, le montant déboursé par chacun, le plan de construction des logements. Car, la SICC et ses acquereurs peinent à s’accorder sur les chiffres. D’autant qu’après l’éclatement de ce scandale, des acquereurs ont continué à souscrire auprès de la SICC et ses associés sans que leurs noms figurent dans le fichier de la SICC. Si Amadou Sardaouna reconnait la gravité et la complexité de ce scandale pour lequel le « gouvernement a décidé d’apporter une réponse appropriée », le sécrétaire général du MINHDU invite les victimes à la sérénité.

Face à l’incapacité de la SICC de construire les logements ou de rembourser la totalité des montants de ses clients, les deux parties étaient pourtant convenues à trouver une solution au terme de la conciliation initiée par le MINHDU. En effet, 127 familles ne croyant plus au projet sur les 180 ont opté pour la conservation de leurs lotissements en contrepartie partielle de leurs remboursements. Sauf que Soppo Ngalle leur avait d'abord proposé 120.000 FCFA/m² pour l’acquisition de leurs lotissements qui coûtaient 7000 FCFA/m² lors de la signature du contrat en 2010. Une proposition réfutée car jugée très onéreuse par les victimes.

En dressant l'etat des lieux du projet le 15 fevrier 2018, la promotrice de la SICC a baissé d'un cran en proposant désormais 108.000 FCFA/m² à ses victimes, question, estime-t-elle d’amortir les coûts liés à l’aménagement du site et les pénalités relatives au retard du projet. Chiffré en 2010 à 4 milliards FCFA, le projet, selon Soppo Ngalle, a été réévalué à 7 milliards FCFA en 2014, puis à 9 milliards FCFA en 2017.

Ce qui de son avis, justifie le prix élévé du foncier en fonction de la nouvelle mercuriale et l'énorme gap financier à compenser à cause de ces nouvelles réevaluations du projet. Elle propose toutefois de rabaisser à 54.000 FCFA/m² si l’Etat s'engage à supporter ce gap. Mais aucune solution n'est pour l'instant envisagée, lui a retorqué le sécrétaire général du MINHDU, qui a toutefois tenu à rassurer les victimes que leurs lotissements constituaient dejà un acquis. Un détail considéré comme une première victoire par les acquereurs, qui, en dépit de la longue impatience, restent vigilants et attendent de voir...

Lancé en 2010, le projet de construction des logements de la SICC était censé offrir au terme de 24 mois des logements de haut standing à 180 familles à Mbanga Bakoko, lieu-dit Cité Chirac dans l’arrondissement de Douala 3. Ces dernières ont mobilisé plus d’1 milliard FCFA dans cette foireuse opération qui a pourtant bénéficié de la caution du Crédit foncier du Cameroun (CFC).

Mais huit ans plus tard, aucune construction n’est en vue. L’affaire est pendante au tribunal.

Source: cameroon-info.net