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Logements sociaux : Ketcha Courtès bloque un projet de 8 milliards de Fcfa

Ketcha Courtes

Wed, 25 May 2022 Source: www.camerounweb.com

• Une note d'information met à nue Ketcha Courtes

• Elle est accusée d'empêcher le projet de construction de 3000 logements sociaux à Douala et à Yaoundé

• Ledit projet se chiffre à 8 milliards de Fcfa obtenus par Shelter Afrique



Dans une note d’information, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain et non moins, président du bureau de l’Assemblée générale des actionnaires de Shelter Afrique, est accusée d’entraver la réalisation d’un projet de construction de 3000 logements sociaux à Douala et à Yaoundé dans le cadre d’un financement de 8 milliards de Fcfa obtenus par Shelter Afrique de pour la première phase de ce projet. Tout simplement parce qu’elle veut attribuer ledit marché à une entreprise privée. Pour combien de milliards de Fcfa ?

Voilà donc des petits agissements nombrilistes que posent certains hauts responsables de la République, portés au-devant de la scène par décret présidentiel et qui ne cessent de parader en disant soutenir la politique du président Paul Biya. Célestine Ketcha Courtès est de ces responsables-là qui battent le tam-tam du président Biya à longueur de journée et qui curieusement pose des actes qui prêtent à confusion. En effet, dans une note d’information tombée dans notre rédaction l'on décrie les agissements de cette Dame liés à la construction de certains logements sociaux. De quoi s’agit-il exactement ?

Pour répondre à cette question, il faut se souvenir que c’est en 2019 que Mme le secrétaire d’Etat au Minhdu, Marie Rose Dibong, a été désignée administrateur représentant l’Etat du Cameroun au sein du Conseil d’administration de Shelter Afrique, pendant que le directeur général de la Sic était désigné suppléant. Saisissant cette opportunité, l’Etat du Cameroun, grâce à l’entregent de cette Dame, Rose Dibong, a pu obtenir un financement d’environ 8 milliards de Fcfa pour la réalisation de la première phase du programme de construction de 3000 logements sociaux à Yaoundé et à Douala en partenariat avec Shelter Afrique. Dans ce partenariat, indiquent nos sources, la Sic est appelée à jouer un rôle clé, notamment , en portant les parts du gouvernement dans le capital de la personne morale devant être créée pour la réalisation du programme, en assumant toutes les responsabilités et les diligences relatives à la disponibilité et à la qualité des terrains proposés et en s’assurant de la réalisation des voix primaires et des équipements collectifs considérés comme apport en nature. La Maetur, pour sa part, devait assurer la mise à disposition effective des terrains. Tel est d’ailleurs le sens du Mémorandum d’entente qui a été signé entre l’Etat du Cameroun représenté par le Minhdu et Shelter Afrique.

« Cependant, indique la note d’information, l’on relève à ce jour que la poursuite harmonieuse de ce programme est entravée par un dissentiment entre le secrétaire d’Etat et le Minhdu, par ailleurs président du bureau de l’Assemblée générale des actionnaires de Shelter Afrique (Ketcha Courtès Ndlr), qui désire plutôt confier sa réalisation à une société privée. Cette divergence est si vive qu’elle est la cause aujourd’hui du blocage du programme. » Et la note de poursuivre : « l’on ne saurait occulter les mauvaises pratiques du Minhdu qui sème la discorde et la mésentente au sein de Shelter Afrique, en s’opposant au Conseil d’administration qui a validé la décision du Conseil de direction limogeant le directeur général pour mauvaise gestion, afin de protéger son ami Andrew (Chimphondah) . » Toujours selon la même note, « la présidente du bureau de l’Assemblée générale (Ketcha Courtès Ndlr) a également voulu étendre cette gangrène aux actionnaires en leur adressant des correspondances visant à dénigrer le Conseil de direction. C’est dans la même perspective qu’un memorandum sur la mauvaise gouvernance de ce Conseil a été pro- duit par Dr. Steve Mainda, ancien président du Conseil d’administration.

Cette situation a suscité le courroux des actionnaires, ainsi qu’une image peu reluisante de la diplomatie camerounaise ternie par des agissements qui s’inscrivent en marge de l’orthodoxie et de l’exemplarité dont devrait faire montre tout représentant de l’Etat au sein des institutions étrangères. »

Voilà à quel point les intérêts égoïstes peuvent conduire un responsable d’Etat, obnubilé par la folie de grandeur et l’imposture, jusqu’à vendre son âme aux chiens en ternissant outrageusement, l’image du Cameroun. Cette fois c’est la communauté internationale africaine qui s’interroge sur la moralité de madame la ministre.

Revenant aux complicités avérées entre Célestine Ketcha Courtès et le directeur général de Shelter Afrique, Andrew Chimphondah, il faut dire que ce dernier a longtemps été épinglé pour des supposés malversations financières. L’affaire fait des vagues au sein de l’institution depuis le début de l’année 2021, lorsque qu’un lanceur d’alertes saisit le Conseil d’administration de Shelter Afrique à travers son Comité

« Audit, Risques & Finances (Arf) », sur des «pratiques de mauvaise gestion». L’investigation est conduite par la société Pkf, un réseau mondial de cabinets comptables de 220 membres dans 150 pays. L’enquête conduite par Pkf a confirmé les allégations faites par le lanceur d’alertes dans son rapport remis au Conseil d’administration en juin 2021. Il a ainsi confirmé des paiements non autorisés d’à peu près 5 millions de dollars, d’une politique de gestion des ressources humaines chaotique et l’absence de contrôles des effectifs. Confirmation des présomptions de détournement de fonds dans un projet immobilier au Rwanda et 2 projets au Kenya. Les allégations du lanceur d’alertes confirmées par le rapport d’investigation de Pkf portaient principalement sur des présomptions de détournement de fonds, de mauvaise gestion, de népotisme et de corruption. Sont nommément concernés, 3 projets (Othaya Road et Pine City au Kenya et Rugarama au Rwanda). Dans l’un de ces projets, le décaissement a été fait sans garantie de restitution d’acompte, sans caution de bonne exécution et sans utilisation de compte séquestre. Cette démarche délibérée, menée par le directeur général, Andrew Chimphondah, avec la complicité de certains des responsables de Shelter Afrique, a été entreprise à l’encontre des dispositions initiales votées en Comité de Crédit, ce qui a mis en danger les intérêts de l’institution financière alors que le montant initial approuvé par le Comité de crédit s’élevait à 1,3 million de dollars et que le directeur général l’a porté de façon unilatérale à 2,3 millions de dollars. C’est donc ce directeur général qui fait ami-ami avec la Mindhu. On peut donc aisément comprendre pourquoi Célestine Ketcha Courtès s’est toujours opposée à son limogeage. Le projet de construction de 3000 logements sociaux à Douala et à Yaoundé où elle s’ébroue à le confier à un opérateur privé ne participe-t-il pas de cette logique de faire main basse sur les 8 milliards de Fcfa habilement acquis par Rose Dibong ? Il y a un pas qu’on ne peut hésiter de franchir, tant il est désormais vrai que ce projet est en passe de subir le même sort que ceux du Kenya et celui du Rwanda.

Pour la petite histoire, Shelter Afrique est la seule institution panafricaine de financement appuyant exclusivement la promotion de l’habitat et du secteur immobilier en Afrique. En répondant aux besoins des populations urbaines du continent en croissance rapide. Shelter Afrique a ainsi un impact direct et positif sur les conditions de vie des sociétés africaines. Il est établi dans 44 Etats africains et bénéficie du soutien de la Banque africaine de développement (Bad) et la Société africaine de réassurance

Source: www.camerounweb.com