Louis Paul Motaze dans la tourmente: Les rivalités internes au RDPC éclatent au grand jour dans l'Extrême-Nord

Motazeeeee Image illustrative

Tue, 2 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, la mission gouvernementale conduite par Louis Paul Motaze à Maroua a révélé de profondes fractures au sein du parti au pouvoir. Entre jalousies et stratégies personnelles, les barons du RDPC se livrent une bataille souterraine qui pourrait compromettre la mobilisation électorale.

Quand les ambitions personnelles fragilisent la machine électorale

Les coulisses de la politique camerounaise réservent parfois des surprises. Selon des informations exclusives rapportées par Jeune Afrique, la récente mission du ministre des Finances Louis Paul Motaze dans l'Extrême-Nord a mis en lumière des tensions insoupçonnées au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Loin de l'image d'unité que souhaite projeter le parti au pouvoir à moins de six semaines de la présidentielle, des rivalités intestines menacent la cohésion de la formation politique de Paul Biya.

L'incident de Meskine, où des populations en colère ont brûlé les tenues du parti, cache selon Jeune Afrique une réalité plus complexe que ne le laissent entendre les versions officielles. Le choix de Louis Paul Motaze d'éviter le lamidat de Meskine, officiellement justifié par des questions protocolaires, aurait en réalité été dicté par des considérations politiques internes au RDPC.

D'après les révélations du magazine panafricain, certains cadres du parti n'auraient pas apprécié la popularité croissante du ministre des Finances dans la région. Marié à une femme du Logone-et-Chari et entretenant des relations privilégiées avec les élites locales, Motaze serait perçu par ses pairs comme un concurrent potentiel dans la course à l'influence régionale.

L'analyse de Jeune Afrique révèle également que l'absence remarquée de Louis Paul Motaze au lamidat de Mada, fief de Cavayé Yéguié Djibril, président de l'Assemblée nationale, n'était pas fortuite. Cette situation aurait profondément irrité le "patron" politique de la région, qui y aurait vu un affront personnel.

La réaction immédiate de Cavayé Yéguié Djibril, organisant dans la foulée un grand meeting pour célébrer l'inscription du paysage culturel de Diy-Gid-Biy au patrimoine mondial de l'UNESCO, témoigne selon le magazine de sa volonté de "reprendre la main" sur la mobilisation régionale. Un message clair adressé à ceux qui oseraient contester son leadership dans le septentrion.

Ces révélations de Jeune Afrique éclairent d'un jour nouveau les enjeux de la campagne présidentielle dans cette région stratégique. Avec la présence de deux candidats originaires du Nord - Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary - le RDPC ne peut se permettre de divisions internes qui pourraient profiter à l'opposition.

Le magazine souligne que "la bataille du septentrion est lancée, et reste visiblement l'affaire des barons locaux". Une observation qui en dit long sur les défis organisationnels auxquels fait face le parti au pouvoir dans une région où chaque faux pas peut coûter cher électoralement.

L'enquête de Jeune Afrique met en évidence un paradoxe troublant : alors que le RDPC devrait faire bloc face aux défis électoraux, ses cadres semblent plus préoccupés par leurs rivalités personnelles que par l'efficacité de la mobilisation. Cette situation pourrait s'avérer particulièrement problématique dans une région où l'opposition multiplie les offensives de séduction.

Le prochain meeting de soutien à Paul Biya prévu à Ngaoundéré en septembre, également orchestré par Cavayé Yéguié Djibril selon les informations de Jeune Afrique, apparaît dès lors comme un test crucial pour mesurer la capacité du parti à surmonter ses divisions internes.

Ces révélations exclusives de Jeune Afrique sonnent comme un signal d'alarme pour la direction du RDPC. Dans un contexte où chaque voix compte, les querelles de positionnement entre barons du parti pourraient s'avérer fatales à la mobilisation électorale.

L'épisode de Maroua illustre parfaitement les défis auxquels fait face un parti vieillissant, où les ambitions personnelles prennent parfois le pas sur l'intérêt collectif. Une leçon que Paul Biya et son entourage feraient bien de méditer avant le scrutin du 12 octobre.

Source: www.camerounweb.com