Selon les révélations de Jeune Afrique, Luc Ayang, à la tête du Conseil économique et social (CES) du Cameroun depuis quatre décennies, est un parfait exemple de ces hauts commis de l'État qui ont fait de la discrétion une véritable arme.
Dans un portrait exclusif publié le 19 juin, le magazine panafricain lève le voile sur cet "invisible dinosaure" qui évolue dans l'ombre du président Paul Biya. Luc Ayang, 77 ans, est pourtant la quatrième personnalité dans l'ordre protocolaire de la République, mais reste totalement méconnu du grand public camerounais.
"Êtes-vous sûrs que ce monsieur existe vraiment?", s'interroge même un internaute cité par Jeune Afrique, quand un autre avoue simplement "ne saurait même pas le reconnaître".
Jeune Afrique retrace le parcours discret mais ascendant de ce natif de l'Extrême-Nord. Après des études à l'École nationale d'administration (Enam), Luc Ayang intègre en 1975 la haute administration présidentielle. Il sera même brièvement Premier ministre en 1983-1984.
Depuis 1991, il cumule la présidence du CES avec celle du Conseil d'administration de l'Office du cacao et du café. Un poste qui, selon les informations de Jeune Afrique, lui a récemment valu de réclamer un nouveau véhicule de fonction et une résidence pour 4,6 millions d'euros aux frais de l'État.
Un caprice dévoilé qui a eu le don de le faire brièvement sortir de l'ombre, alors que Jeune Afrique souligne que Luc Ayang "traînait pourtant déjà la réputation d'un homme habitué au luxe" en raison de ses illustres origines.