Le Cameroun a enregistré en 2024 une réduction significative de la prévalence du VIH, passant de 3,7 % en 2023 à 2,7 %. Cette baisse marque une étape importante dans la lutte contre le virus, bien que des défis subsistent, notamment pour les enfants de moins de 14 ans, qui restent particulièrement vulnérables.
D’après les dernières données du Comité national de lutte contre le SIDA, les femmes continuent d’être plus touchées que les hommes, avec un taux de prévalence de 5 % contre 2,3 % chez ces derniers. En 2023, on estimait à environ 500 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans cette tranche d’âge, mais ce chiffre est tombé à 400 000 en 2024. Cette baisse est le résultat des efforts soutenus dans la prévention et le traitement, bien que ces personnes doivent encore faire face à de nombreux défis.
Ces statistiques ont été dévoilées lors de la deuxième réunion statutaire du Comité national de lutte contre le SIDA, présidée à Yaoundé par le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie. Cette rencontre a également marqué le lancement des activités de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, qui aura lieu comme chaque année le 1er décembre.
Le progrès du Cameroun dans ce combat est remarquable, notamment avec une adhésion de 95 % des personnes vivant avec le VIH à leur traitement antirétroviral (ARV). Joseph Fokam, coordonnateur du Comité national de lutte contre le SIDA, a salué ces résultats encourageants : « Environ 95 % des personnes sous traitement suivent rigoureusement leur plan, et parmi celles qui ont effectué un test de charge virale, 90 % ont réussi à contrôler le virus. Cela signifie qu’elles ne peuvent plus transmettre l’infection. »
Cependant, malgré ces succès, plusieurs défis demeurent. Une grande partie de la population ne connaît toujours pas son statut sérologique, ce qui représente un frein majeur à la lutte contre l’épidémie. Le dépistage reste une priorité, tout comme l’accompagnement des personnes sous traitement pour s'assurer qu'elles respectent rigoureusement leur protocole médical.
Fokam se montre toutefois optimiste sur l'avenir : « Si nous poursuivons sur cette lancée, nous pourrions éliminer le SIDA en tant que menace pour la santé publique avant même 2030. »
Les activités de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA de cette année se concentreront sur les groupes les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Le ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie, a réaffirmé l’engagement du Cameroun dans ce combat : « Le Cameroun atteindra son objectif d’éliminer le SIDA en tant que menace pour la santé publique avant même 2030. »