Un rapport de la société civile relève des manquements du gouvernement pour préserver la santé des populations. Sur 18 pays africains évalués, le Cameroun est classé dernier.
Le lancement de l’indice de l’ingérence de l’industrie du tabac au Cameroun a eu lieu le 16 novembre 2023. C’était au cours d’une conférence de presse organisée par la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T). L’indice de l’ingérence du tabac produit tous les deux ans au niveau africain et mondial, mesure le niveau d’ingérence de l’industrie du tabac et les efforts déployés par les gouvernements pour faire face à cette ingérence et protéger leurs politiques de Santé publique des intérêts commerciaux et particuliers de l’industrie, comme l’exige l’article 5.3 de la Convention cadre de l’Organisation mondiale de la Santé publique pour la lutte antitabac (CCLAT). Le rapport du Cameroun produit au mois de juin 2032 en collaboration avec l’alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (Acta), le Centre africain de surveillance de l’Industrie du tabac et de recherche sur les politiques (Atim) et le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans le contrôle du tabac (GGTc) permet de noter une forte ingérence de l’industrie du tabac sur les politiques de santé publique au Cameroun avec un score de 81/100.
Un score qui place le Cameroun au dernier rang des 18 pays africains et à la 84ème place sur les 90 pays concernés par l’indice 2023 au niveau mondial. Au niveau de l’Afrique centrale, le Cameroun occupe toujours la dernière place, loin derrière le Tchad et le Gabon qui viennent respectivement au 17ème et 32ème rang mondial.
Les manœuvres d’ingérence recensées et soulignées dans le rapport vont de la demande des rallonges de délais supplémentaires pour se conformer à la réglementation à l’autorisation de commercialisation des nouveaux produits à base de nicotine, en passant par la participation de l’industrie du tabac à l’élaboration de politiques et les activités de responsabilité sociétale des entreprises de l’industrie du tabac. De manière générale, les résultats obtenus, sont articulés autour de sept principaux points ou indicateurs qui sont entre autres : les avantages octroyés à l’industrie du tabac, les interactions inutile entre les acteurs gouvernementaux et l’industrie du tabac, l’absence de transparence, les conflits d’intérêts et l’inexistence des mesures préventives contre les manœuvres d’interférence de l’industrie du tabac.
Le rapport de l’indice propose plusieurs recommandations au gouvernement, il s’agit notamment : de la dénormalisation et l’interdiction des activités « socialement responsables » de l’industrie du tabac, le maintien d’une position ferme contre l’ingérence de l’industrie du tabac. Comme autre recommandation, l’adoption accélérée de loi antitabac et d’autres textes réglementaires en suspens, le renforcement des capacités des parties prenantes de lutte antitabac.