Au-delà de la valeur ajoutée, l’opération pilote de surveillance intelligente lancée le 27 septembre 2021, a augmenté la durée du voyage et certains chauffeurs pris au piège.
La lutte contre les accidents de la circulation sur nos axes routiers est rentrée dans une phase d’intensification avec un système révolutionnaire de contrôle des mouvements des bus en charge du transport interurbain. Il s’agit d’un système technologique intégrant le contrôle des paramètres biométriques des chauffeurs, le suivi des véhicules interurbains par géolocalisation, la surveillance de l’environnement extérieur et intérieur du véhicule à l’aide des caméras intelligentes embarquées, permettant de traquer les pratiques dangereuses des conducteurs sur la route. Ce système a été mis en place dans le cadre du partenariat public-privé entre le ministère des Transports et le consortium Mtn-Camtrack. La phase pilote, expérimentale de gestion et de suivi centralisé des mouvements interurbains par bus a été lancée 27 septembre dernier à Yaoundé, par le ministre des Transports Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehè. En ce moment, 100 bus de différentes agences de transports interurbains sont connectés et sont scrutés sur des écrans depuis la salle de contrôle installée au ministère des Transports, de la position où ils sont.
Depuis lundi, les chauffeurs les bus sont bien scrutés 24h/24, sur la route et certains sont tombés dans le piège de la caméra. « Image prise directement depuis la salle de surveillance, caméra biométrique, dictée à 23h10, le chauffeur du bus LT 8741 Z de United Express, dormait en conduisant. Le bus a été arrêté pour permettre au chauffeur de se reposer », renseigne une la cellule de communication du ministère des Transports, à propos de ce bus circulant le 29 septembre 2021 précisément. C’est alors une des caméras, à partir des données biométriques du chauffeur, qui a renseigné sur son état et ses comportements durant le trajet. La deuxième caméra balaie l’intérieur du bus pour renseigner sur les passagers, s’ils ont par exemple chacun bouclé sa ceinture de sécurité, ou alors s’il y a surcharge. Mais la troisième caméra a plusieurs fonctions.
Des radars dans les bus
Cette dernière caméra fait un balayage de la chaussée et renseigne sur tous les panneaux de signalisation, indique s’il y a chevauchement de la ligne continue, les obstacles sur la chaussée pouvant créer un accident ; mais surtout les mauvaises manœuvres des autres usagers, avec les mauvais dépassements ou l’excès de vitesse par exemple. Et dans ces cas, cette caméra joue le rôle de radar et renseigne la salle de contrôle qui, à son tour, saisit immédiatement le poste de police pou de gendarmerie le plus proche, pour une interpellation de ce véhicule tiers en infraction. Tous les usagers sont désormais surveillés sur nos axes routiers.
En termes de valeur ajoutée de ce système mis en place, l’on parle de la « meilleure utilisation des véhicules par les conducteurs (réduction des charges opérationnelles) ; respect plus aisé des règles de conduite prescrites par le Ministère des Transports ; implication et responsabilisation des conducteurs à travers le système de mesure de performance individuelle ; réduction significative des accidents (rallongement de la durée de vie des véhicules et donc augmentation de la profitabilité) ; amélioration de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ».