Un échange bipartite a eu lieu à Yaoundé pour identifier les actions à mener pour profiter des 1 180 milliards de F proposés aux Etats africains.
Un échange bipartite entre l’Union européenne et le Cameroun a eu lieu hier au ministère des Relations extérieures (MINREX) au sujet du suivi des résolutions du Sommet de Valette (Malte).
L’on se souvient qu’à l’issue de cette rencontre internationale en novembre dernier, il a été décidé, la création d’un fonds fiduciaire d’urgence pour la stabilisation, la lutte contre les causes de la migration irrégulière et le phénomène des personnes déplacées en Afrique. Le montant du Fonds s’élève à 1,8 milliard d’euros (environ 1.200 milliards de F).
La rencontre d’hier, a précisé le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, avait pour but « d’identifier les actions à mener conjointement par le Cameroun et ses partenaires européens, dans le sens de l’opérationnalisation des résolutions issues dudit Sommet ».
Compte tenu de l’impact du flux migratoire dont l’augmentation est passée à 150% entre 2014 et 2015, il est question de s’attaquer au mal à la racine. Trouver des solutions pour occuper la cible la plus exposée à savoir les jeunes. Des ministères techniques, aux côtés du MINREX, ont proposé les pistes de solution : la promotion d’un cadre incitatif permettant aux jeunes d’être utiles à la société, la formation civique, la bonne orientation professionnelle, la promotion de l’investissement national de la diaspora, la réduction des inégalités, la promotion de l’entreprenariat avec la facilité d’accès au financement par les jeunes, etc.
La partie camerounaise a surtout émis des doléances en direction de l’Union européenne afin que soient davantage développées et améliorées, les conditions d’admission des personnes qualifiées (les travailleurs et les étudiants) sur son espace. Pour les migrants déjà installés, il a été rappelé la nécessité de préserver leurs droits.
De même, il est souhaité la relecture des textes actuels avec un recadrage des positions de l’Union européenne sur l’entrée des Africains dans son espace. Les cas de séparation de la famille nucléaire du fait d’un séjour plus ou moins long en Europe a été évoqué. Dans ce cas de figure, le Cameroun encourage son partenaire à prendre en considération l’exigence relative au regroupement familial pour éviter les dislocations et ménager l’éducation des enfants.
Françoise Collet, chef de délégation de l’Union européenne, qui coprésidait la réunion avec le MINREX, a rassuré par rapport au resserrement des contrôles dans les aéroports européens et les frontières. « Ce sont des exigences liées à la lutte contre le terrorisme et non une manifestation d’hostilité envers les étrangers.
Les institutions ont été contraintes à ces mesures », a-t-elle confié. « Ces contrôles ne sont guère discriminatoires, ils touchent tous ceux qui résident sur le territoire », renchérit Christine Robichon, ambassadrice de France au Cameroun.