Jean Yves Leconte, sénateur des français de l’étranger, a exprimé ce dimanche à Yaoundé, son vœu de voir sa compatriote libérée très bientôt.
Dans le cadre d’une visite plus large à la communauté française du Cameroun, Jean Yves Leconte, en a profité pour rendre visite à Lydienne Yen Eyoum, avocate française d’origine camerounaise, détenue à la prison centrale de Kondengui.
Sur le cas, de sa compatriote, le parlementaire français a salué l’engagement et les prises de position des deux présidents camerounais et français.
Lors de la visite du chef d’Etat français à Yaoundé en juillet dernier, son homologue camerounais, Paul Biya prenait l’engagement de faire libérer l’avocate à partir du moment où Lydienne Yen Eyoum ferait la demande, « nous sommes dans cette dynamique. Cet engagement, maintenant peut être tenu », a déclaré ce dimanche le sénateur des français de l’étranger.
«Je suis confiant et en même temps je voudrais apporter un salut amical et solidaire à Lydienne yen Eyoum, par ce que j’ai entendu les engagements du président et je sais aussi que c’est important pour notre relation bilatérale qui doit continuer à s’améliorer », va-t-il poursuivre.
Ajoutant, «c’est bientôt noël, les fêtes de fin d’année et c’est toujours un moment difficile lorsqu’on n’est pas auprès des siens. En son nom, je fais cette demande pour sa liberté. Lydienne est en prison et veut être en liberté ».
Avant de conclure, « elle a déjà demandé une grâce présidentielle ».
A titre de rappel, Me Lydienne Yen Eyoum, avait été mandatée par l’Etat pour recouvrer une somme de 3 milliards 632 millions 972 mille 800 Fcfa entre les mains de la banque Sgbc.
La somme a été recouvrée et reversée au trésor public en 2001, après une saisie de 5 milliards 124 millions 496 mille 760 Fcfa. Et, compte tenu de la durée de la procédure (15 ans), cette somme a généré des intérêts, et des frais divers qui s’élevaient à 2 milliards 155 millions 971 mille 808 Fcfa. Repartie ainsi : Etat : 1 milliard 059 millions, 618 mille 453 Fcfa.
Avocats et huissiers : 1 milliard 096 millions, 353 mille 355 Fcfa. (Répartition validée par arrêt du 4 mars 2008 rendu par la Cour d’appel du Littoral (Douala) en ces termes : « les autres accessoires et frais ne constituent que les dépens, les honoraires des avocats et autres droits de recettes et frais dus aux huissiers instrumentaires… ».
C’est sur la base de cette décision de justice que le ministre délégué au budget, par sa lettre du 23 décembre 2004, demandera à Me Eyoum de virer la moitié de cette somme de 2 milliards, dans le compte des livres de la Beac au profit du trésor public. C’est de cette seule moitié que Paul Biya a été informé, apprend-on.
En définitive, pour un recouvrement au départ de 3,6 milliards Fcfa et qui a nécessité 15 ans de procédure, Me Eyoum a reversé dans les caisses de l’Etat 4,7 milliards Fcfa, c’est à dire la totalité des sommes appartenant à l’Etat et même les intérêts, et n’a retenu que ce qui lui « revenait de droit » et en parfait accord avec l’Etat, explique dans une note, le comité de défense de l’avocate française.
En septembre 2014, Lydienne Yen Eyoum a été condamnée à 25 ans de prison par le Tribunal criminel spécial (Tcs), une juridiction chargée de lutter contre la délinquance économique, dans le cadre de l’opération « épervier ».