Gladys Lebouda, journaliste à la CRTV ne regrette pas avoir posé ses valises à la CRTV alors qu’elle avait un boulot bien payé dans une organisation internationale. Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de liberté de la presse, elle fait cependant remarquer que le métier devient de plus en plus dangereux au Cameroun.
"En 2016, j'ai osé une folie
J'ai quitté un boulot super bien payé de responsable de la communication d'une ONG internationale pour répondre à l'appel de la passion : le journalisme. C'était une folie que je ne regrette pas. J'étais jeune, sortie de l'Esstic 4 ans plus tôt et je me sentais à l'étroit dans mon grand bureau climatisé. J'avais besoin d'écrire et d'être lue, vue, écoutée par le monde entier.
Écrire m'a sauvée et élevée. Je dois à ma plume toutes mes opportunités professionnelles et la grande partie de mes lauriers : le prix National de la liberté de la presse en 2012, la shortlist du festival littéraire Writivism en 2017, le premier prix international d'écriture Chansons sans Frontières - Le Concours en 2015 ou même plus récemment mon cap vers le documentaire avec le film "Long Chassis".
Ma plume m'a ouvert les portes du monde, m'aide à gratter le sentier de ma destinée et j'ai hate de découvrir les cimes insoupçonnées vers lesquelles elle me portera.
Depuis novembre dernier, ma plume s'est drapée du prestigieux grade de Grand Reporter à la télévision nationale du Cameroun. Rien que ça ! Mon ami et frère Steeve Tchiega Eke Mbengue a gravé cette grâce au laser en mars dernier pour mon anniversaire. Quel émouvant cadeau!!
Mais, Écrire reste dangereux quand on dissèque les faits et dénonce les impairs. En 2023, écrire, parler, dire, montrer dans un média peuvent coûter la vie.
Et pour ne rien gâcher, écrire l'actualité au Cameroun avec rigueur et éthique, paye de moins en moins les factures.
Il faut protéger les ouvriers de la plume. C'est une urgence capitale !
A mes consœurs et confrères qui tiennent le pari d'un journalisme responsable malgré un contexte économique délétère, j'incline bien bas mon stylo. Vous êtes utiles, vous êtes importants, surtout préservez la force de vos plumes.
Happy World press freedom day!
Bonne journée mondiale de la liberté de la presse."