Pour parcourir les 278km qui relient Ngaoundéré et Garoua, l’usager devra s’armer de beaucoup de courage et d’une bonne dose de patience. C’est un minimum de 6h de voyage lorsque vous empruntez les petites voitures qui vous déplument entre 10.000 et 12.000Fcfa. Cette même distance est parcourue en 10h si vous êtes à bord d’un bus qui vous coute 4.000Fcfa. Ainsi, il revient donc à l’usager de gagner soit en temps ou en économie. Sur ce tronçon de la nationale N°1, même en véhicule personnel, il faut être sûr d’arriver à destination. «Je suis parti de Garoua depuis hier à 6h, pour Yaoundé.
Mais j’ai passé nuit ici car le bras avant côté chauffeur du véhicule, s’est cassé et je ne pouvais plus avancer. La route est très défectueuse. Je me suis renseigné, on m’a dit que cette route a été construite en 1974 donc elle a mon âge. Cela fait 50 ans qu’elle n’a pas été renouvelée. C’est vraiment un calvaire ; me voici, je ne suis même pas encore arrivé à Ngaoundéré et je ne sais pas quand je vais livrer cette voiture à mon patron à Yaoundé», crache Sidiki Bouba, convoyeur de voiture, alors qu’il était déjà un peu plus de midi du lendemain de son départ de Garoua. Ce calvaire sera bientôt un triste souvenir pour Sidiki Bouba.
Le ministère des Travaux publics (Mintp) a entrepris depuis plus de deux mois aujourd’hui, une exécution en régie des travaux de traitement en urgence des points critiques sur la nationale N°1, tronçon Méiganga – Ngaoundéré – Gamba – Garoua dans les régions de l’Adamaoua et du Nord. Ces travaux seront faits sur une distance de 433km. A un peu plus de deux mois sur le terrain, ces ingénieurs du Mintp ont déjà bouché 963 nids de poule, 07 larges bandes et 04 points critiques. Tout ceci est réalisé sur une distance de 255km. Et le constat est là : «j’ai été surpris de rouler depuis Méiganga jusqu’ici à Gamba, sans aucun nid de poule en route. Avant, nous les camionneurs, faisions trois à quatre heures de Ngaoundéré à Gamba ; aujourd’hui j’ai fait 1h et me voici à Gamba. Nous souhaitons que ces travaux continuent ainsi jusqu’à Garoua», se réjouit Aboubakar Abba camionneur. OBJECTIF En réalité, l’objectif de ces travaux engagés par le Mintp est le traitement des principales dégradations de la chaussée sur cette route nationale, constituées d’arrachements, de nids de poule, de fissurations, etc.
«Nous sommes à la deuxième phase du traitement des nids de poule et des points critiques sur la nationale N°1 partant de Méiganga jusqu’à Gamba. La première phase était de Méiganga à Ngaoundéré, et la deuxième phase, de Ngaoundéré à Gamba. La troisième phase continuera de Gamba jusqu’au pont de Mayo Sala. Nous avons commencé ces travaux depuis le 25 août 2024», indique Nestor Abdouraman Wellarbang, délégué régional des Travaux publics de l’Adamaoua.
Aussi, ces travaux d’entretien devraient permettre d’assurer une amélioration confortative de la fluidité du trafic et garantir la bonne tenue de la route aux usagers. A en croire le délégué régional des Travaux publics de l’Adamaoua, il n’y a aucune inquiétude pour ce qui est de la reconstruction de cette même route annoncée par son ministre. «Ce que nous faisons, c’est juste les travaux confortatifs. Les grands travaux sont prévus pour commencer au premier trimestre 2025 et ces travaux se feront de Ngaoundéré jusqu’à Garoua ; et ce sera la reconstruction de la route ; et ça se fera en quatre lots afin que les travaux puissent avancer très rapidement», rassure Nestor Abdouraman Wellarbang.
PRISE DE CONSCIENCE
Les responsables des Travaux publics sensibilisent les transporteurs à une prise de conscience collective, pour protéger le patrimoine routier. Les invitant à respecter le gabarit et le tonnage qui sont autorisés avant de prendre la route. Les huiles de vidange souvent déversées sur la chaussée, constituent également un élément déclencheur de la dégradation de la chaussée, avisent-ils.
L’autre revers de la médaille c’est l’excès de vitesse, car plus la route est bonne, plus les conducteurs roulent à tombeaux ouverts, augmentant ainsi les risques d’accident. «Les brigades ont été créés dans toutes les dix régions pour pouvoir faire respecter les gabarits et même toutes les charges que les usagers auront sur la route, sinon, tous les efforts que nous sommes en train de consentir pour assurer une bonne traficabilité de notre tronçon de route, seront peine perdue», martèle Nestor Abdouraman Wellarbang