MAROUA : un conflit entre le Lamido et les bouchers envenime les relations

Image illustrative

Mon, 12 Dec 2022 Source: L'oeil du Sahel

La brouille entre des bouchers de la ville de Maroua et le Lamido aura déclenché jeudi dernier une rencontre entre les imams de la ville et le monarque. Objectif : chercher des voies et moyens pour assainir le secteur de la vente de viande dans la ville. Sa Majesté Bakary Yerima Bouba, garant de la tradition, a constaté avec regret, le comportement peu orthodoxe de certains bouchers qui se livrent à des pratiques malsaines. C’est la raison pour laquelle, précise-t-il, «j'ai fait appel aux imams et à certains proches pour chercher des solutions afin que les concernés puissent mettre un terme à cela». L’initiative du Lamido, d'ailleurs saluée par les participants, a permis à chacun de s’exprimer librement sur le sujet. Sa majesté a été invitée à cet effet à prendre ses responsabilités face à certaines déviances constatées çà et là. Notamment la vente de viande de certains animaux, impropre à la consommation. Jusqu'ici par exemple la consommation de la viande de l’âne est rejetée par la majorité des populations dans cette partie du pays. Mais le lamido de Maroua a été surpris de constater que certaines personnes vendent discrètement aux usagers cette viande. Pis encore, fait savoir le Lamido « un bœuf a été mordu par un serpent mais la chair a été vendue aux populations. Et le lamido de constater pour le dénoncer, que des animaux morts sont dépiécés nuitamment et revendus aux consommateurs le jour.

'' Au vu de ce constat, indique-t-il, «j'ai été obligé de prendre des mesures fortes en tapant la main sur la table pour siffler la fin de récréation. C'est pourquoi en date du 25 nnovembre 2022, j'ai démis de ses fonctions, le chef des bouchers, Hamidou Ndjidda. Malheureusement, ceux qui profitaient de sa complicité et de sa complaisance parmi les bouchers l'ont mal pris ». Son successeur à ce poste convoité est lesieur Ibrahim Bello, boucher domicilié à Makabaye-Maroua. Au nouveau responsable, le lamido lui a recommandé de ne pas tomber pas dans les mêmes travers que son prédécesseur. «Votre première tâche est d’organiser la filière viande que vous connaissez bien avec les autres bouchers de Maroua pour que les consommateurs puissent être satisfaits. Secundo, les abattages clandestins doivent cesser et les auteurs conduits devant les autorités compétentes pour y répondre ; troisièmement, il faut collaborer avec les services techniques de la délégation ddépartementale de l’Elevage, les autorités traditionnelles, administratives et judiciaires pour un bon rendement au final », a indiqué Bakary Bouba, lamido de Maroua. De leur côté, les bouchers de la ville de Maroua n'ont pas caché leur réprobation vis-à-vis du nouveau chef boucher. Et ils l'ont fait savoir. Ils ont par deux fois sanctionner les consommateurs de la ville en ne vendant tout simplement pas de viande.

«Nous ne sommes pas d'accord avec la décision du Lamido. Il ne nous fera pas changer d'avis. S'il avait des choses à reprocher au chef boucher, il n'avait pas à agir comme il l'a fait. Pourquoi ne pas nous réunir pour nous parler de la vente de viande de l'âne comme il dit. Même s'il devait l'enlever, il ne manquait pas de remplaçants ici dans la ville. Tout le monde sait qu'il a pris de l'argent chez le Monsieur qu'il prétend être notre chef. On n'a pas de problème avec l'ancien, qu'il nous laisse avec lui., '' fulmine pour sa part, un des bouchers rencontré au marché. Pour les imams de Maroua, le lamido est libre de designer qui il veut à ce poste qui relève de sa seule compétence.

Source: L'oeil du Sahel