MINAT: au cœur des manipulations électorales, Paul Atanga Nji, l'homme qui tient les clés des partis politiques camerounais

Nji Atanga Paul Obseques Pape.jpeg Paul Atanga Nji

Wed, 30 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Jeune Afrique révèle le rôle central joué par Paul Atanga Nji dans la crise qui a secoué le Manidem. Selon l'enquête de l'hebdomadaire, "le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, ne se range du côté d'Anicet Ekane, renforçant son assise institutionnelle à la tête du parti".

Cette révélation éclaire d'un jour nouveau le fonctionnement du système politique camerounais, où un ministre peut littéralement décider qui dirige tel ou tel parti d'opposition. Un pouvoir considérable qui échappe largement au débat public.

L'investigation de Jeune Afrique met au jour l'existence de "lettres du ministère de l'Administration territoriale circulant en ligne" qui désignent certains leaders comme légitimes au détriment d'autres. Dans le cas du Manidem, Dieudonné Yebga conteste une correspondance officielle qui reconnaît Anicet Ekane comme "président du comité directeur".

Selon les révélations de Jeune Afrique, Yebga argue que cette fonction "n'a aucune existence dans les statuts du Manidem", suggérant que le ministère pourrait créer de toutes pièces des légitimités politiques artificielles.

L'enquête de Jeune Afrique révèle un phénomène plus large : la multiplication suspecte des candidatures concurrentes au sein des partis d'opposition. L'hebdomadaire note que "plusieurs cadres de l'UPC estiment avoir été fomentées par le Minat, accusé de favoriser certaines factions au détriment d'autres".

Cette stratégie de fragmentation, documentée par Jeune Afrique, permettrait au pouvoir de diviser ses opposants en alimentant les rivalités internes et en reconnaissant officiellement les factions les plus favorables à ses intérêts.

Jeune Afrique révèle que l'Union des populations du Cameroun, "bastion historique du nationalisme anticolonial", se retrouve "en état de fragmentation avancé" avec "pas moins de trois candidatures issues de ses rangs". Cette situation, selon l'hebdomadaire, ne relèverait pas du hasard mais d'une stratégie délibérée du ministère.

"Des divisions que plusieurs cadres de l'UPC estiment avoir été fomentées par le Minat", précise Jeune Afrique, pointant du doigt une méthode qui consiste à créer artificiellement des conflits internes pour affaiblir les partis d'opposition.

Les révélations de Jeune Afrique dessinent le portrait d'un ministère de l'Administration territoriale transformé en véritable "faiseur de rois" de la politique camerounaise. Par ses décisions de reconnaissance ou de non-reconnaissance, il peut faire ou défaire les carrières politiques, influencer l'issue des élections et redessiner la carte de l'opposition.

Cette enquête exclusive de l'hebdomadaire panafricain met en lumière un aspect méconnu mais crucial du système politique camerounais : le contrôle administratif des partis politiques comme instrument de domination politique. Une réalité qui interroge sur l'indépendance réelle de la vie politique dans le pays.

Source: www.camerounweb.com