MRC en péril : Un appel dramatique pour sauver "l'âme du combat"

Kamto Et Le Mrc Image illustrative

Sat, 6 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Treize ans après sa création, le parti de Maurice Kamto face à ses démons internes et aux "chevaux de Troie" du régime Biya

Cameroun - À quelques mois des élections de 2026, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) traverse la crise la plus grave de son histoire. Dans un appel vibrant et alarmiste adressé à ses militants, un cadre du parti dresse un tableau sombre d'une formation politique rongée de l'intérieur par des "agents infiltrés" et menacée de disparition pure et simple.

Treize ans après sa naissance tumultueuse à l'hôtel Hilton de Yaoundé, le 13 août 2012, le parti d'opposition se retrouve à un "tournant critique" selon l'auteur de cet appel. L'enjeu ? Convaincre Maurice Kamto de reprendre les rênes d'un mouvement qu'il a quitté pour des raisons électorales, mais qui semble désormais à la dérive sans son leader charismatique.

Ce cri d'alarme révèle les coulisses d'une bataille souterraine entre fidèles de Kamto et supposés "traîtres" manipulés par le pouvoir en place. Une guerre des âmes qui pourrait déterminer l'avenir de la principale force d'opposition camerounaise et, par ricochet, celui de l'alternance politique dans le pays.



APPEL URGENT AUX CADRES ET MILITANTS DU MRC POUR SAUVER L'ÂME DE NOTRE COMBAT

Chers militants et militantes, chers cadres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun,

Le 13 août 2012, à l’hôtel Hilton, le MRC voyait officiellement le jour. Ce fut une naissance placée sous le sceau de la persécution, car l’on se souvient encore que la réunion, pourtant dûment autorisée par le sous-préfet, fut brusquement interdite le jour dit, dès l’arrivée de Maurice Kamto à l’hôtel. Le régime Biya s’ingénia alors à couper l’électricité dans la salle soigneusement préparée pour cet événement.

Ce fut aussi, et surtout, une naissance dans la résistance : en dépit des intimidations, du déploiement policier et de l’obscurité qui régnait dans une salle pourtant légitimement louée, les militants et cadres du parti présents ce jour-là lancèrent officiellement, à la lueur des torches de leurs téléphones, un Mouvement qui, depuis treize années, est devenu le souffle de l’espérance. Ce souffle s’est répandu chaque jour, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ravivant les cœurs meurtris et les corps desséchés par une gouvernance implacable, inhumaine et destructrice.

L’acte de naissance du MRC fut donc un acte de résistance. Depuis 2012, ceux qui n’espéraient plus, qui avaient perdu tout orgueil et toute dignité d’être Camerounais, ceux qui ne criaient plus leur peine tant ils étaient las de crier au vent, ceux qui se mouraient dans la fatalité, ont recommencé à espérer grâce à chacun d’entre vous.

Oui, l’acte fondateur du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun fut un acte de résistance. Dès ses premières heures, le régime Biya comprit, tel Hérode face à l’enfant Jésus-Christ, que Maurice Kamto et le mouvement qu’il allait conduire sonneraient le glas des rois imposteurs et restauration de la justice pour le peuple brisé. C’est pourquoi, à l’instar d’Hérode face à Jésus-Christ, le RDPC engagea très tôt la machine de l’État dans un processus de décapitation du MRC et de son leader. Il fallait à tout prix balayer de son chemin le seul rempart désormais dressé contre son projet de prédation et de domination.

Tel est le sens des répressions et des persécutions violentes que vous avez subies et continuez de subir. Tel est le sens des innombrables tentatives de corruption dont vous avez été l’objet. Certains, hélas, ont déjà cédé aux séductions du pouvoir. Dans les jours qui viennent, nous parlerons d’eux, et mettrons un nom sur chaque visage de la trahison.

Chers militants et militantes,

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun se trouve aujourd’hui à une étape critique de son evolution. Des individus parmi ses cadres, y compris parmi les plus insoupçonnés, œuvrent dans l’ombre avec le régime pour que ce parti, souffle de l’espérance, s’éteigne, quitte le champ de la résistance pour devenir un simple parti d’accompagnement. Ces personnes s’emploient à saboter l’autorité et les décisions du président par intérim, Mamadou Mota. Alors que tout le monde espère, même dans le silence le plus discret, le retour du président Maurice Kamto, elles s’érigent contre cette perspective, manipulant les consciences les moins averties pour les dresser contre l’idée de voir notre président reprendre les rênes de ce grand parti.

Ces manœuvres sont, sans doute, de bonne guerre. En politique, tous les coups semblent permis. Mais il vous appartient de demeurer vigilants, et de vous lever massivement contre ces petites mains d’Atanga Nji. Vous devez préparer le retour de Maurice Kamto au MRC, et l’appeler à y revenir dès maintenant, car ce parti a un besoin vital de lui à sa tête.

Je vous le disais plus haut, le régime Biya n’a qu’un seul projet depuis le 13 août 2012 : détruire totalement le MRC, parce que ce parti demeure trop fidèle au peuple Camerounais. Pendant treize ans, il n’a œuvré qu’à cela, et il a accéléré sa machine infernale après l’élection présidentielle de 2018.

En 2019, l’arrestation de Maurice Kamto poursuivait ce même dessein. Le régime Biya croyait pouvoir, en l’emprisonnant, galvaniser ses agents infiltrés pour qu’ils s’emparent du Mouvement. Ainsi entendîmes-nous certains cadres de ce parti prêcher la certitude que Maurice Kamto ne serait plus jamais libéré, et qu’il fallait préparer une nouvelle direction. De nombreux responsables furent approchés par le régime. Dans cette entreprise, la France elle-même fut mise à contribution pour proposer un exil doré à certains cadres volontaires et à leurs familles, à la condition qu’ils livrent le parti aux mains du pouvoir.

Mais grâce à la ténacité des militants et à la loyauté du président par intérim Mamadou Mota, les choses ne se déroulèrent pas comme le régime l’espérait. Votre mobilisation sur tous les fronts permit la libération de Maurice Kamto, juste avant la convocation du corps électoral pour le double scrutin de 2020. Le régime Biya voulait saisir ces élections pour mettre à exécution son plan avorté. C’est ainsi qu’Atanga Nji s’arrangea pour que seuls les dossiers de candidature de leurs pions infiltrés au sein du parti soient légalisés et validés. Si Maurice Kamto avait manqué d’information et de vigilance, le parti aurait été pris en otage et livré au RDPC. Ces agents s’alignèrent ensuite derrière Michèle Ndoki pour tenter de créer une crise de légitimité et de légalité autour de la candidature de Maurice Kamto à un nouveau mandat. Le régime entendait exploiter cette brèche pour susciter une branche factice du MRC, reconnue par lui au détriment du MRC authentique, comme il l’avait déjà fait par le passé avec d’autres partis. C’est dans ce contexte, souvenez-vous-en, qu’apparut sur internet le projet d’un « MRC Progressiste », porté par ces cadres dangereux et soutenu à l’époque par d’autres personnalités, tel l’avocat Christian Ntimbane Bomo.

Dans la même année (2020), le régime instrumentalisait l’affaire SCSI, une initiative de solidarité qui avait soutenu le peuple Camerounais durant la COVID-19, pour tenter une nouvelle fois de fragiliser le MRC et son leader, et lui ôter toute crédibilité.

Chers militants, chères militantes,

En dépit de toutes ces attaques, le MRC est resté debout, d’une part grâce à la fidélité du plus grand nombre à ses valeurs, d’autre part grâce à la capacité d’anticipation de Maurice Kamto, à sa constance dans le combat, fidélité qui fonde en retour votre loyauté envers lui.

Après avoir essuyé tant d’échecs, le régime Biya a compris que tant que Maurice Kamto demeurerait aux commandes, la résistance portée par le MRC ne s’épuiserait pas. C’est ainsi qu’il élabora un nouveau plan.

Dès 2021, et plus encore à partir de la convention de 2023, le RDPC s’employa à diffuser dans l’opinion publique l’idée que Maurice Kamto ne pouvait être candidat sous la bannière du MRC. Que la seule voie possible pour lui était de démissionner de la présidence du parti afin de se faire porter par une autre formation reconnue. La campagne eut un franc succès, semant le doute jusque dans l’esprit des plus avertis. Des cadres et militants du MRC eux-mêmes s’y laissèrent prendre, arguant que Maurice Kamto ne devait pas commettre l’erreur de se présenter avec le MRC, quand bien même la loi lui donnait raison. Si celui-ci avait persisté, le régime aurait rejeté sa candidature et l’opinion, conditionnée, se serait retournée contre lui.

C’est dans ce contexte qu’il dut démissionner du parti et de ses fonctions pour militer sous une autre bannière jugée légale. Mais, malgré ce sacrifice, sa candidature fut rejetée. Le régime Biya remporta ainsi une double victoire : non seulement il excluait Maurice Kamto de l’élection, mais encore il le poussait à se retirer du MRC. Aujourd’hui, le RDPC s’affaire à parachever son œuvre destructrice. Si Maurice Kamto ne revient rapidement, le MRC sera détricoté au plus tard au lendemain des élections municipales et législatives de 2026, et avec lui s’effondreront les espoirs que le peuple a placés en lui.

Vous devez en prendre pleinement conscience et agir en conséquence. Certains qualifieront cela de messianisme. Vous savez qu’il n’en est rien. Nous sommes en résistance. Maurice Kamto est le chef de cette résistance. Le MRC en est la machine. Comment concevoir que le chef de la résistance ne soit pas aux commandes de la machine de notre combat ? Le contexte nous impose de rester lucides, et de remettre sans délai cette machine entre les mains de celui qui sait le mieux la manœuvrer. Avant qu’elle ne tombe aux mains de chevaux de Troie déguisés en compagnons.

Lorsque la guerre sera terminée, Maurice Kamto aura achevé sa mission. Le MRC et le peuple Camerounais n’auront plus rien à craindre. Alors il transmettra le flambeau à la nouvelle génération et se retirera au village. Mais cette fin n’est pas dans dix ans. Elle n’est même pas dans cinq ans. Elle est toute proche. Il ne tient qu’à nous de ne pas la manquer !

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