Drame d’Eséka: après le recueillement, l'amertume

Hommage En Mémoire Des Victimes Lors de la cérémonie d'hommage en mémoire des victimes

Tue, 25 Oct 2016 Source: rfi.fr

Au Cameroun, on a respecté une journée de deuil national pour rendre hommage aux victimes du déraillement du train qui a fait vendredi 79 morts et aux 551 blessés. Le bilan est encore provisoire, préviennent les autorités camerounaises, puisque les opérations de secours sont toujours en cours près d'Eseka. Trois jours après la catastrophe, lundi matin 24 octobre les habitants se sont réunis pour saluer la mémoire des victimes et demander plus d'informations sur le drame.

Après la prière, les chants et un silence en mémoire des victimes, le recueillement a laissé la place à un peu d’amertume. Les habitants d’Eseka sont toujours sous le choc et trois jours après le déraillement du train, ils attendent des informations, comme Inna, couverte d’un voile noir en signe de deuil. « Il y a beaucoup de cadavres, confie-t-elle, il y a beaucoup de familles dont on n’a toujours pas de nouvelles. Nous sommes en deuil. Le pays va mal. Il faut que le gouvernement et Camrail, et donc Bolloré, prennent les dispositions. »

Des explications, l’entreprise Bolloré n’en a pas donné pour l’instant. Mais le groupe français, propriétaire de la société Camrail, avait envoyé un représentant pour la cérémonie. A ses côtés à la tribune, le maire d’Eseka et le préfet, mais beaucoup d’habitants, comme Bernard, auraient aimé que la rangée officielle soit un peu plus remplie : « Moi je croyais quand même que le président Paul Biya arriverait aujourd’hui, car c’est un drame qui ne dit pas son nom. On l’attendait sûrement à Eseka mais il n’est pas là, ça me déçoit. Si le président ne vient pas là, le Premier ministre n’est pas là, aucun membre du gouvernement n’est là, cela nous isole quand même beaucoup. »

Un sentiment partagé. Le maire d’Eseka a réclamé dans son discours des moyens supplémentaires, la création d’une unité de sapeurs-pompiers et l’ouverture d’une pharmacie dans la ville. Actuellement, les malades doivent parcourir des dizaines de kilomètres pour acheter leurs médicaments.

Source: rfi.fr
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