Jean-Baptiste Placca a fait bousculer les protocoles à l’Assemblée nationale. Le journaliste de RFI, auteur d’un éditorial peu flatteur sur le dernier séjour de Paul Biya en Suisse une semaine avant la célébration du 20 mai, a eu droit à une réponse des députés. Selon le président du PCRN, Cabral Libii, l’hymne national a été exécuté en soutien à Paul Biya et aux institutions de la République face aux attaques du journaliste de Rfi.
Le député ne comprend pas cet excès de zèle dont fait preuve ses camarades pour une affaire vielle d’un mois sur laquelle le gouvernement s’était déjà prononcé. « Qu'une chronique de RFI vieille d'un mois provoque l'exécution spéciale de l'hymne national (3 minutes après l'exécution statutaire) à l'ouverture d'une session parlementaire, c'est quand même d'une fébrilité excessive. Ça commence à ressembler à de la mise en scène amateur. Mais au fond qu'en sais-je? La vérité est sans doute entre PLACCA, la Suisse et l'agitation des artistes de la fébrilité », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Pour rappel, Jean-Baptiste avait articulé son édito autour d’un article du journal suisse Le Temps qui évoquait la santé de Paul Biya. Selon ce média, ce voyage du chef de l’Etat était le dernier. Il révèle également que Biya était à Genève pour se soigner.
« Il faudra, par contre, que l’on nous explique, un jour, pourquoi ce président aime tant la lointaine Suisse, douze fois plus petite que « son » si beau Cameroun et ses sites majestueux, ses richesses, ses compétences dans tous les domaines, y compris en médecine. Et pourquoi cette fixation sur une Suisse, qui l’aime de moins en moins, ou ne l’a peut-être même jamais aimé que pour son argent », rajoute l’éditorialiste.
CamerounWeb vous propose la réaction du gouvernement après l’édito de RFI
Dans une émission diffusée sur les ondes de Radio France International (RFI) dans la matinée du samedi 21 mai 2022, Monsieur Jean-Baptiste PLACCA, Chroniqueur en service dans ladite radio, s’érigeant en donneur de leçons, a cru devoir, à travers des élucubrations et conjectures ubuesques, révéler à l'opinion, les supposées vraies raisons du court séjour privé, que le couple présidentiel camerounais vient d'effectuer sur le territoire de La Confédération Helvétique.
Face aux propos à la fois inopportuns, offensants et désobligeants, tenus à cette occasion par l'intéressé, j'entends apporter Les clarifications suivantes.
Premièrement, pour l'opinion camerounaise, le communiqué de la Présidence de la République annonçant le séjour du Chef de l'Etat en Europe, n'avait rien de sibyllin. IL était tout à fait conforme à nos usages en la matière, et de ce fait, ne posait aucune difficulté de compréhension pour celles et ceux à qui il était destiné, à savoir : les camerounais.
Deuxièmement, les visites privées du Chef de l'Etat à l’intérieur comme à l'extérieur du pays, constituent des occasions pour lui, soit de résoudre des problèmes d'intérêt personnel, soit d’avoir des contacts avec des personnalités ou des partenaires importants, au sujet des questions se rapportant aux grands enjeux de la Nation.
Troisièmement, les séjours privés du Président de la République en Suisse, on le sait, ne datent pas d’aujourd’hui. Ils procèdent d'un choix personnel et libre, mais qui n’est nullement incompatible avec la passion profonde, que tout naturellement, il a pour son pays.
Par ailleurs, ces séjours ne se sont jamais heurtés à une quelconque hostilité du pays hôte, avec lequel du reste, il faut le souligner, le Cameroun entretient d'excellentes relations.
Quatrièmement, autant le Président Paul BIYA sait et mesure l'intensité de l'affection que lui porte l'immense majorité de ses compatriotes, autant il est fier d’un Peuple qu'il sait intelligent et perspicace.
Il ne saurait par conséquent imaginer un seul instant que ce Peuple est dépourvu de toute capacité de discernement et donc, indigne de respect.
Enfin, que dire des spéculations de Monsieur PLACCA sur l'incertitude des déplacements futurs du Président de la République, si ce n'est qu'elles sont de mauvais aloi, en même temps qu'elles portent gravement atteinte à l'éthique et à la décence que requiert le noble métier de journaliste.
En tout état de cause, c’est sans doute le lieu d'inviter à plus d’humilité, ces journalistes qui s'autorisent de leur notoriété, réelle ou surfaite, pour tenir des propos aussi outrageants qu'inconsidérés, à l'égard de celles et ceux qui président aux destinées de nos Etats.
C'est dire, en somme, que pour le décryptage osé qu'il a tenté du séjour présidentiel en Suisse, Monsieur PLACCA, qui n’a sans doute pas oublié son passage à l'Ecole Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY), aurait dû consulter ses anciens camarades de cette Ecole, plutôt que ses confrères de la Confédération Helvétique.
Et, s’il a vraiment cru pouvoir édifier les Camerounais sur ce séjour, il s'est mis manifestement et complètement à côté de la plaque.