Le mouvement critique la transition
Le Mali traverse une nouvelle période de tensions politiques suite à l’arrestation de Bouba K. Traoré, un allié proche du Premier ministre Choguel Maïga. Le lundi 27 mai 2024, Traoré a été interpellé dans son bureau par des agents de la Brigade d’investigation judiciaire. En tant que président par intérim de la tendance du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) favorable à Maïga, il occupe également le poste de chargé de mission à la Primature.
Cette arrestation survient peu après la publication par le M5-RFP d’un mémorandum critique, coïncidant avec le troisième anniversaire de la « Rectification de la Trajectoire de la Transition ». Ce document, tout en soulignant les réussites de la transition, a critiqué de manière acerbe les militaires au pouvoir.
Le mémorandum du M5-RFP met en lumière plusieurs succès de la transition malienne, notamment la reprise de bases militaires, l’adoption d’une nouvelle Constitution marquant l’avènement de la 4ème République, ainsi que diverses réformes visant à améliorer la gouvernance et à lutter contre la corruption. Cependant, il dénonce aussi des décisions controversées et des pratiques préoccupantes.
Parmi les points de critique, le texte évoque le limogeage de ministres issus du M5-RFP sans consultation préalable, la prorogation de la période de Transition, et les négociations avec des groupes armés. Le mémorandum condamne également les arrestations extrajudiciaires et les détentions arbitraires, suggérant une dérive autoritaire des autorités de transition.
L’arrestation de Bouba K. Traoré est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative d’intimidation politique, visant à étouffer les voix dissidentes au sein du M5-RFP et à dissuader la critique ouverte contre les militaires au pouvoir. Cette situation risque d’exacerber les tensions politiques déjà existantes et de compliquer davantage le processus de transition au Mali.
