Manifestation a Douala: la police encercle les manifestants et menace de les disperser

Des manifestants et des policiers à Douala

Thu, 26 May 2022 Source: www.camerounweb.com

Les populations de Douala se sont mobilisée ce jeudi 26 mai pour protester contre les menaces d'expropriation de plusieurs familles de leurs maisons. La concertation entre les chefs et autorités administratives et représentants des collectifs des propriétaires des maisons sujettes à des démolitions ayant échouée, des policiers ont été déployés ce jeudi.

Les manifestations qui ont connues la présence de plusieurs leaders politiques à Douala est actuellement encerclée par des policiers déployés sur le lieu de la manifestation.

Une descente à Douala nous permet de constater que l'appel des Sawa à manifester contre l'expropriation de leurs terres a été suivi ce jour par plusieurs fils et filles de la communauté.

"Les instructions ont été données de se vêtir en noir, couleur des lamentations et du deuil. Instructions respectées par les gendarmes et policiers habillés en noir qui ont répondu à l'appel mettant en garde les Sawa contre toute idée de soulèvement contre les la paix et le vivre ensemble chèrement acquis par le président de la République son excellence Paul Biya", commente une source.

La sale histoire de l’hôtel Marriott

80 familles ont été forcées de quitter leur logement à Douala, afin de faire place à la construction du premier hôtel Marriott du Cameroun. Une histoire où se mêlent politique, argent et corruption.

C’est une scène surréaliste. A Dikolo, dans la banlieue de Douala, la capitale économique camerounaise, c’est sous les bombes lacrymogènes et devant les lames des bulldozers que des centaines de personnes ont été contraintes d’abandonner leur domicile.

Le terrain est préparé par un avocat camerounais installé au Canada, Olivier Chi Nouako. Sur ce terrain doit être construit le premier hôtel de la chaine américaine Marriott.

Le problème, c’est que les 80 familles qui ont observé leurs maisons être rasées samedi dernier n’ont pas vendu ces terrains. C’est le ministre camerounais des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières, Henri Eyebe Ayissi, qui a finalisé cette affaire qui dure depuis maintenant près de 15 ans.

Début août 2020, Ayissi, accompagné d’Olivier Chi Nouako, a signé au nom de l’Etat camerounais la vente des terrains. Vers la fin de l’année dernière, les habitants ont reçu des ordres d’évacuation, en raison d’une expropriation décidée sous couvert d’« utilité publique ».

L’organisation Change avait alors présenté une pétition au Premier ministre Joseph Ngute, signée par des milliers de personnes. L’ONG y expliquait qu’il « s’agit de terrains ancestraux sur lesquels vivent des autochtones de Douala depuis plus de 300 ans. C’est un site historique qui regorge des emblèmes, édifices et monuments sacrés, liés à la culture du peuple Douala qui vit sur ces lieux ».

L’organisation avait également mis en exergue qu’un hôtel privé « n’a aucun caractère d’utilité publique ou d’intérêt général comme le précise la loi Camerounaise en matière de DUP ».

Source: www.camerounweb.com