Une tension croissante oppose les planteurs indépendants de caoutchouc à la société HEVECAM, alors qu'un mouvement de grève entre dans sa deuxième journée. Au cœur du conflit : des retards de paiement et des conditions commerciales jugées contraignantes par les producteurs.
Les planteurs dénoncent des délais de paiement qui se sont considérablement allongés. "Cela fait deux mois que nous avons livré notre production et nous n'avons toujours pas été payés", témoigne un planteur qui souhaite garder l'anonymat. "Avant, HEVECAM réglait les livraisons sous une semaine", ajoute-t-il.
La situation est d'autant plus complexe qu'un arrêté préfectoral accorde à HEVECAM l'exclusivité d'achat du caoutchouc dans un rayon de 100 kilomètres. Cette mesure, initialement destinée à structurer la filière, place aujourd'hui les producteurs dans une position délicate, les empêchant de chercher d'autres débouchés commerciaux.
Le texte prévoit que "le prix du caoutchouc est fixé d'un commun accord entre HEVECAM et les planteurs". Cependant, les manifestants affirment qu'en pratique, l'entreprise impose ses tarifs de manière unilatérale, sans véritable négociation.
Cette situation met en lumière les défis de la filière caoutchouc au Cameroun et soulève des questions sur l'équilibre des relations entre agroindustrie et producteurs indépendants. Les planteurs demandent une révision du système actuel et, surtout, le règlement immédiat des sommes dues.