Marafa Hamidou Yaya privé des obsèques de son épouse : la détention qui brise les liens sacrés

 Marafa Hamidou Yaya Priv Marafa Hamidou Yaya privé des obsèques de son épouse : la détention qui brise les liens sacrés

Sat, 14 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

L'ancien secrétaire général de la présidence du Cameroun, Marafa Hamidou Yaya, vit l'une des épreuves les plus douloureuses qu'un être humain puisse endurer. Détenu depuis 2012 à la prison centrale de Yaoundé, le septuagénaire n'a pas pu assister aux obsèques de son épouse Jeannette, décédée récemment. Cette tragédie personnelle soulève des questions profondes sur l'humanité du système carcéral camerounais et les limites de la justice.

Pour un homme de 71 ans, emprisonné depuis plus d'une décennie, perdre sa compagne de vie sans pouvoir lui dire un dernier adieu représente une souffrance indicible. Marafa Hamidou Yaya, qui partageait sa vie avec Jeannette depuis de nombreuses années, s'est vu refuser ce droit fondamental qu'est l'accompagnement d'un proche dans ses derniers instants et la participation à ses funérailles.

Cette situation illustre la rigidité d'un système pénitentiaire qui ne tient pas compte des liens affectifs et familiaux, même dans les circonstances les plus exceptionnelles. L'impossibilité d'obtenir une permission de sortie pour un événement aussi fondamental que les obsèques de son épouse révèle l'absence de considération humaine dans le traitement de ce détenu politique.

L'ironie de cette situation n'échappe à personne. Marafa Hamidou Yaya, qui fut l'un des plus proches collaborateurs de Paul Biya en tant que secrétaire général de la présidence, se retrouve aujourd'hui abandonné par celui qu'il a fidèlement servi. Cette fidélité, qui s'étendait sur plusieurs décennies, n'a pas suffi à lui épargner les rigueurs de l'emprisonnement ni même la compassion dans les moments les plus douloureux de sa vie personnelle.

Au-delà de cette tragédie familiale, l'état de santé de Marafa Hamidou Yaya continue de se détériorer dans l'indifférence des autorités. Atteint d'un glaucome sévère, il a déjà perdu l'usage de son œil droit et risque la cécité totale. Ses demandes d'évacuation sanitaire pour une intervention chirurgicale à l'étranger restent sans réponse, tout comme ses requêtes pour être placé en résidence surveillée compte tenu de son handicap grandissant.

La mort de son épouse prive Marafa Hamidou Yaya de son dernier lien émotionnel avec l'extérieur. Jeannette représentait probablement sa dernière attache avec le monde libre, celle qui maintenait vivant en lui l'espoir et la force de continuer. Sa disparition laisse le détenu dans un isolement affectif total, aggravant encore sa situation déjà précaire.

Condamné pour "complicité intellectuelle de détournement d'argent public", Marafa Hamidou Yaya purge une peine de 25 ans d'emprisonnement. Il demeure le seul des six condamnés de cette affaire à être encore incarcéré, soulevant des interrogations sur les véritables motivations de son maintien en détention. Cette situation exceptionnelle, combinée au refus de toute clémence même dans les circonstances les plus dramatiques, laisse penser à un acharnement qui dépasse le cadre strictement judiciaire.

Le cas de Marafa Hamidou Yaya, privé des obsèques de son épouse, symbolise les dérives d'un système qui instrumentalise la justice à des fins politiques. Cette situation soulève des questions fondamentales sur le respect des droits humains les plus élémentaires, même pour les personnes condamnées par la justice.

Cette tragédie personnelle résonne comme un appel silencieux à l'humanité des dirigeants camerounais. Elle interroge sur la capacité d'un système politique à faire preuve de compassion, même envers ceux qu'il considère comme des adversaires. Le refus d'accorder une permission de sortie pour des obsèques révèle une forme de cruauté qui dépasse les considérations judiciaires.

Source: www.camerounweb.com