Dans une interview exclusive accordée au journal français Jeune Afrique, l'ancien ministre d'État Marafa Hamidou Yaya, incarcéré depuis 2012, lance un nouveau cri d'alarme sur son état de santé dégradant et l'indifférence affichée par les autorités camerounaises.
"Ma vue baisse dangereusement, je risque de devenir aveugle", confie Marafa Hamidou Yaya, la voix remplie d'amertume. Malgré les attestations de nombreux spécialistes camerounais et étrangers, ses demandes d'évacuation sanitaire vers l'Europe pour des soins appropriés sont restées lettre morte.
Selon des sources proches du dossier, le président Paul Biya s'opposerait fermement à cette évacuation, préférant que son ancien ministre se soigne dans l'hôpital des yeux d'Obak, une structure dont le plateau technique est loin de faire l'unanimité. "C'est une punition digne du Moyen Âge", s'indigne Marafa Hamidou Yaya, dénonçant "le silence assourdissant" du chef de l'État face à sa détresse.
Au-delà de son cas personnel, l'ancien ministre redoute une dégradation de la situation au Cameroun. "Le pays est au bord du chaos", affirme-t-il, appelant à une mobilisation générale pour sauver la nation. "Je ne peux pas rester silencieux face à la souffrance du peuple camerounais", martèle-t-il, prêt à assumer les conséquences de ses prises de position, même si cela devait signifier un durcissement de ses conditions de détention.