C'est désormais officiel. Le sélectionneur belge des Lions Indomptables, Marc Brys, a accepté de quitter ses fonctions à quelques jours du début de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) au Maroc. Selon les informations révélées ce dimanche, l'ancien technicien percevra une indemnité de départ de 65 000 euros.
Ce départ négocié met fin à l'un des épisodes les plus tumultueux du football camerounais de l'année 2025. Depuis son recrutement en avril 2024 par le ministère des Sports, sans consultation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Marc Brys était au cœur d'un long différend institutionnel qui avait créé une situation de confusion totale autour de la sélection nationale.
Le technicien belge de 63 ans avait été limogé le 1er décembre dernier par la FECAFOOT, réunie en comité d'urgence, et remplacé par David Pagou. Cependant, des questions juridiques persistaient sur la légalité de ce limogeage, Marc Brys n'ayant pas signé de contrat avec la fédération mais directement avec le ministère des Sports.
L'indemnité de 65 000 euros acceptée par Marc Brys représente une somme considérablement inférieure aux montants initialement évoqués. Rappelons que lors du limogeage début décembre, les observateurs avaient estimé que l'exécutif devrait verser au Belge 450 000 euros, correspondant au reste de ses émoluments jusqu'en septembre 2026, sans compter les indemnités dues aux autres membres de son staff.
Cette réduction spectaculaire de l'indemnité suggère qu'un accord à l'amiable a été trouvé entre toutes les parties, permettant d'éviter une longue bataille juridique qui aurait pu s'éterniser et perturber davantage la préparation de l'équipe nationale.
Il faut rappeler que le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, avait officiellement acté le départ de Marc Brys dès le 10 décembre, déclarant : "Comme l'a précisé la FECAFOOT dans son communiqué, nous nous passerons désormais des services de Marc Brys en tant qu'entraîneur de nos valeureux Lions Indomptables A."
Cette déclaration avait marqué la capitulation du ministère face à Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT, dans le bras de fer qui les opposait depuis des mois. L'acceptation par Brys de son indemnité de départ confirme définitivement la victoire d'Eto'o dans ce conflit institutionnel.
Le différend entre Marc Brys et les instances du football camerounais aura duré huit longs mois, de son recrutement en avril 2024 jusqu'à son départ officiel en décembre 2025. Durant cette période, plusieurs incidents publics avaient émaillé la relation du technicien belge avec la FECAFOOT.
Il avait notamment été filmé en pleine invective publique avec un représentant du ministre des Sports et avec Samuel Eto'o lui-même. Une équipe d'encadrement concurrente avait même été désignée en mai 2024 par la fédération et dirigée par Martin Ntoungou Mpile.
Un accord temporaire avait été trouvé début octobre 2024 pour maintenir Brys à la tête de l'équipe avec des techniciens locaux choisis par la FECAFOOT. Mais cet arrangement n'aura finalement tenu que deux mois.
Cette résolution du dossier Brys permet désormais à l'équipe nationale de se concentrer pleinement sur la Coupe d'Afrique des Nations qui débute le 21 décembre 2025 au Maroc. David Pagou, le nouveau sélectionneur camerounais, peut enfin travailler dans un climat plus serein, sans l'ombre d'un conflit juridique planant sur sa nomination.
Cependant, les choix controversés de Pagou, qui a écarté de sa liste des cadres comme André Onana, Éric Maxim Choupo-Moting et Vincent Aboubakar, continuent de susciter des débats passionnés au sein de l'opinion publique camerounaise.
Le Cameroun affrontera dans le groupe F la Côte d'Ivoire (tenante du titre), le Gabon et le Mozambique lors de cette CAN 2025.
Le départ de Marc Brys avec une indemnité de 65 000 euros clôt un chapitre sombre de la gouvernance du football camerounais. Ce feuilleton aura révélé les dysfonctionnements profonds entre le ministère des Sports et la FECAFOOT, ainsi que les luttes d'influence qui minent la sélection nationale.
Le coût financier (65 000 euros) et surtout le coût sportif de cette crise (huit mois de confusion et de tensions) posent la question de la capacité des instances camerounaises à collaborer efficacement pour le bien du football national.
Reste à espérer que les Lions Indomptables sauront faire abstraction de ces turbulences institutionnelles pour briller sur les pelouses marocaines et honorer les espoirs de tout un peuple passionné de football.