Ça circule à nouveau sur l’axe qui va du carrefour Anatole au lieudit « Gazon » au marché central de Douala. Neuf ans plus tard, les comptoirs qui y avaient été construits pour recaser les commerçants du marché central de Douala après l’incendie de décembre 2009 ont été détruits par la communauté urbaine de Douala (Cud) dans la nuit de samedi à dimanche. Sur le site lundi 04 juin dernier, l’ambiance est tendue. Les commerçants qui occupaient ces boutiques en matériaux provisoires sont visiblement affectés. Visage fermé, mine triste, certains vendeurs de vêtements, de bijoux, de chaussures et divers autres objets ont du mal à retenir leurs larmes.
Assis à même le sol, certains vendeurs de bijoux étalent leurs marchandises. Les vendeurs de vêtements les exposent sur des cintres accrochés à des clous ou sur des cordes attachées sur le mur du bâtiment du marché. Les commerçants disent ignorer les véritables raisons de la casse. « Vraiment, nous ne savons pas pourquoi on a cassé. Nous avons seulement eu vent d’une rumeur qui disait qu’on devait chasser ceux qui sont logé sur la route. On ne s’attendait pas à être cassé vu que nos comptoirs sont loin de la route », clame avec fureur un commerçant. Ces derniers se plaignent d’avoir été déguerpis avec la complicité du président du marché « parce qu’avant, on payait les droits déplace au président de marché. Mais, vu l’arnaque qui s’y était installée, nous avons décidé, il y a plusieurs années, de ne plus payer ce droit de place », tonne une autre commerçante. D’après qui le président des commerçants dudit marché a promis de les recaser.
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Ce que M. Yankam, le président mis en cause, dément. Selon lui, les commerçants qui occupaient ces boutiques au moment du déguerpissement ne sont pas ceux à qui ces boutiques avaient été attribuées après l’incendie de 2009. « Tout commence en 2009 lorsque le marché avait brûlé. On avait mis les commerçants dont les boutiques avaient brûlé dehors, en attendant que leurs places soient arrangées. Et lorsque cela a été fait, tous les sinistrés sont rentrés à l’intérieur du marché. Si vous entrez dans le marché, vous verrez que toutes les boutiques des sinistrés sont occupées par eux-mêmes. Donc, ces comptoirs qui étaient de- hors n’avaient plus lieu d’être, car ça créait des bouchons au niveau de la circulation. J’ai même demandé aux commerçants de commencer à garer leurs voitures là, comme ça ils ne vont plus revenir », explique-t-il