Alors qu’on pensait avoir résolu le problème de recasement avec la construction du nouveau marché de Ndogpassi 3, on n’est décidément pas encore sorti de l’auberge.
Les commerçants de cet espace marchand ne décolèrent point. Ils crient à l’arnaque des prix de location des boutiques du marché nouvellement construit. Une arnaque, croient savoir ces derniers, savamment orchestrée par la mairie de Douala 3 qui est le gestionnaire dudit marché.
Et pour cause, « on me demande désormais de payer 30.000 F par mois, alors qu’il était convenu au départ d’en payer 20.000 F. Je ne peux pas le faire puisque je ne pourrai jamais amortir mes charges », s’insurge Patrice, vendeur de friperie rencontré lundi denier, occupant anarchiquement le trottoir.
Blaise, vendeur d’ustensiles de son côté, partage la même désapprobation. « Il n’est pas acceptable de changer les règles de jeu au cours du jeu. La mairie de Douala 3 a décidé de fixer un prix non négociable. Nous avons fait des sacrifices mais malgré cela, elle veut plus », se plaint-il.
Autant dire que plusieurs commerçants rencontrés dans ce marché sont courroucés par ce brusque revirement. « Il était question de payer 20.000 F par mois pour acquérir les boutiques pendant 8 ans et 2 mois. Or cela n’est plus respecté », dénoncent-ils.
Même si d’autres commerçants ont déjà pris place dans leurs nouvelles boutiques, tout en avouant avoir accusé le coup, d’autres résistent et préfèrent vendre à la belle étoile. Le résultat de cette situation est l’occupation anarchique du trottoir hors du marché par plusieurs commerçants. Une situation bien triste qui rappelle des accidents mortels et d’énormes engorgements qui ont jadis paralysé la circulation sur cette pénétrante Est de Douala.
Mis en cause par les commerçants d’être responsable de cette surenchère, Job Théophile Kwapnang, maire de la commune de Douala 3 s’explique : « Quand les gens vont dire que le marché coûte cher, il ne faut pas qu’on se moque des autres. Les boutiques sont à 3 millions F pour de bon et les calculs ont été très bien faits et approuvés par la tutelle. Aucun franc de plus n’est augmenté ».
Et de poursuivre : « les comptoirs sont à 400 milles F pour de bon également et à la fin vous ne payez que vos droits de place pour les boutiques de 12.000 F et les droits de place pour le marché qui sont à 4000 F par mois. C’est tout, il n’y a plus rien d’autre à payer », conclut-il.
D’une capacité de 840 boutiques et 2400 comptoirs, le nouveau marché de Ndogpassi 3 dispose de 400 boutiques déjà aménagées. Sa construction évaluée à 3 milliards F au départ, a finalement coûté le double. Son inauguration prévue le 1er juillet dernier, a finalement été reportée sine die.