0

Marche du 22 septembre: l'épouse de Polycarpe Abah Abah revient à la charge et accuse

Polycarpe Abah Abah, Ex DG Des Impôts Caroline Meva se prononce sur les critiques drainées par 'la révolte comme conséquence du musèlement

Wed, 23 Sep 2020 Source: www.camerounweb.com

L’épouse du ministre des finances Polycarpe Abah Abah, détenu à Kondengui depuis plusieurs années déjà dans le cadre de l'opération Epervier, revient à la charge suite à sa dernière sortie dans le cadre des manifestations lancées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Dans sa nouvelle tribune, Caroline Meva se prononce sur les critiques drainées par "la révolte comme conséquence du musèlement". Elle qualifie ces critiques de "mini tempête" qui selon elle n'est que la résultante d'une mauvaise interprétation de sa sortie par des médias en ligne.

CLARIFICATIONS SUR MA COMMUNICATION DU 17 SEPTEMBRE 2020 INTITULÉE : La révolte comme conséquence du musèlement.

J'ai attendu que la fièvre et la passion qui ont animé les camerounais ces derniers temps baissent d'un cran pour faire cette mise au point, parce que j'estime que mes propos ont été tronqués et mal interprétés par la plupart des commentateurs : tout simplement parce que la majorité de ceux qui m'ont voué aux gémonies n'ont lu que le premier paragraphe et, animés par leur animosité contre le MRC, se sont immédiatement lancés dans les commentaires sur la base de ce qu'ils avaient dans le cœur et qui n'était que le fruit de leurs fantasmes ou de leurs craintes. D'aucuns m'ont accusé mordicus d'être dans le MRC et d'encourager l'insurrection pour renverser le Président Biya. Pour ne rien arranger, des sites d'informations en ligne ont récupéré mon texte en affichant à la Une cette interprétation erronée. D'où la mini tempête qui s'est abattue sur moi, mettant ma tête à prix. Je passe sur les injures, les noms d'oiseaux, les menaces, y compris quelques menaces de mort sur ma famille et moi.

OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES

1) - La plupart de ceux qui m'ont vilipendé ne parlaient que de Monsieur Kamto et du MRC, or mon post ne concerne pas spécifiquement ce cas. J'y rappelle des principes et des lois républicaines connus de tous, et je donne mon opinion, ma vision personnelle de ce sujet d'actualité brûlante qui interpelle chacun de nous. J'ai donné mon avis en tant que citoyenne camerounaise à part entière, tout comme des centaines d'autres internautes, et je ne crois pas avoir commis un crime en le faisant.

2) - Je n'ai jamais tenu des propos déplacés vis-à-vis du Président Paul Biya, ni contre les autres leaders politiques, comme cela est monnaie courante sur les réseaux sociaux, parce j'estime qu'ils sont des institutions dans notre pays et qu'ils ont droit à des égards. J'ai d'ailleurs dû recadrer vertement à maintes reprises ceux qui tenaient des propos cavaliers à l'encontre du Président de la République sur ma page Facebook. Ceci est facilement vérifiable, mon mur étant accessible à tous.

3) - Mon let-motiv, qui revient comme une rengaine dans la quasi totalité de mes posts est le suivant :

- Justice équitable pour tous :

Je pense que la loi, les règlements et les procédures doivent être appliqués de la même manière à tous ; pas de justice à deux vitesses ou au faciès, pas de justice deux poids deux mesures, afin d'éviter l'arbitraire, source d'injustices.

- Je milite pour l'unité et la paix entre les camerounais ; je suis donc contre la guerre et le tribalisme.

- Je suis pour la responsabilisaion de chacun.

A cet effet, je dénonce ceux qui posent des actes répréhensibles, violent la loi, les règlements et les procédures, et se déchargent de leur responsabilité sur des boucs-émissaires, où en se cachant derrière le Chef de l'Etat.

4) - Je m'efforce toujours d'être précise dans mes propos et je choisis mes mots. Je prends soin de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. J'évite la généralisation et les amalgames qui, à mon sens, sont facteurs d'erreurs de jugement et d'injustices.

CLARIFICATIONS SUR MON POST INCRIMINÉ SUS-MENTIONNÉ

Dans ma publication je ne parle pas seulement du MRC et de la manifestation du 22 septembre 2020 organisée par ce parti politique, mais également de tous les cas d'espèce. Je rappelle des principes connus de tous au sujet de la liberté d'expression, notamment à travers les manifestations publiques.

Contrairement à ce qui a été largement diffusé sur les médias, associant le nom de Monsieur Polycarpe Abah Abah à ma communication, pour des desseins que j'ignore, JE NE SUIS PAS MILITANTE DU MRC, ni d'aucune autre formation politique locale d'ailleurs. Cependant, j'estime avoir le droit d'adhérer librement au parti politique de mon choix, et ce n'est pas un crime non plus, à ce que je sache.

Je pense que pour résoudre efficacement et définitivement un problème, il faut s'attaquer à ses causes. À mon sens (Je peux me tromper, puisque que ce n'est qu'un point de vue et non une parole d'évangile), l'une des causes des tensions sociales dans notre pays est le manque de dialogue ou la difficulté d'accès à la communication pour certains, notamment l'interdiction absolue de manifester faite à certains, pas seulement au MRC, qui est un cas parmi tant d'autres. C'est bien de prendre des mesures pour contrer les débordements lors des manifestations jugées "illégales", mais il serait indiqué, pour plus d'équité de donner des autorisations de manifester à tous, et non pas seulement à certains, ceci afin d'éviter d'aggraver les tensions sociales préjudiciables aux populations comme à l'Etat.

Par conséquent, mes observations ci-dessus ne s'adressent pas au Président de la République, qui prône la liberté d'expression, et je l'ai d'ailleurs souligné dans mon texte en question, mais à Monsieur Atanga Nji, Ministre de l'Administration Territoriale et aux autorités administratives chargés d'octroyer les autorisations de manifester, et je ne suis d'ailleurs pas la seule personne à attirer leur attention sur ce sujet. Je pense que chacun doit assumer personnellement ses actes, sans se cacher derrière des boucs-émissaires et le Président de la République.

Je précise à ceux qui ont survolé rapidement mon texte et se sont précipités à me traiter de tous les noms d'oiseaux que s'ils avaient lu, ils auraient constaté que j'ai bien spécifié, noir sur blanc, que le pouvoir au Cameroun se prend par les urnes. S'ils avaient lu jusqu'au bout, cela nous aurait évité une perte de temps, des amalgames et des extrapolations inutiles.

MES PROPOSITIONS POUR LA TENUE DES MANIFESTATIONS

Afin de limiter les débordements et mieux encadrer les manifestations, l'on pourrait :

- Cantonner la manifestation sur un lieu précis. Les manifestants, encadrés pas les forces de l'ordre sont invités à manifester sur place, par exemple l'esplanade du Stade Omnisports de Yaoundé, après bouclage de tous les accès convergents.

- Définir un trajet assez court, encadré par les forces de l'ordre, par exemple, de l'esplanade du Stade Omnisports de Yaoundé, vers le rond-point Fouda en face de la résidence de feu Fouda André, avant le pont de la gare.

L'avantage de ces lieux proposés est qu'ils sont loin des commerces susceptibles d'être vandalisés, et proches des hôpitaux Général, de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale et de la clinique Fouda, qui pourraient servir en cas de grabuge. Toutefois, mon souhait le plus cher reste qu'aucune goutte de sang ne soit versée au cours des marches et manifestations.

Maintenant, si malgré mes clarifications ci-dessus, certains esprits chagrins s'obstinent à m'attribue de funestes intentions, que je n'ai pas, c'est que leur attitude vis-à-vis de moi n'est qu'un prétexte pour justifier d'autres considérations qui n'ont rien à voir avec la teneur de ma communication. Je laisse chacun libre de ses opinions.

Caroline Meva

Source: www.camerounweb.com
Related Articles: