Le paysage matrimonial camerounais connaît une évolution majeure. Le Président Paul Biya vient de promulguer la loi N°2024_016 du 23 décembre 2024 relative à l'organisation du système d'enregistrement des faits d'état-civil, accordant ainsi une valeur juridique au mariage coutumier, communément appelé "Dot".
Cette nouvelle législation marque un tournant historique dans la protection des droits des femmes au Cameroun. Jusqu'à présent, de nombreuses épouses, bien que traditionnellement mariées selon les rites coutumiers, se trouvaient dans une situation précaire sur le plan juridique, particulièrement en matière de succession après le décès de leur conjoint.
La reconnaissance officielle du mariage traditionnel vient combler un vide juridique qui a longtemps pénalisé les femmes dotées. Cette avancée législative devrait notamment mettre fin aux situations où des veuves se voyaient privées de leurs droits successoraux, faute de reconnaissance légale de leur union.
Cette réforme s'inscrit dans une dynamique de modernisation du droit camerounais, tout en préservant les valeurs traditionnelles profondément ancrées dans la société. Elle représente un compromis entre le droit moderne et les pratiques coutumières qui régissent encore largement la vie sociale au Cameroun.
Les modalités pratiques d'enregistrement des mariages coutumiers devront être précisées par des textes d'application, mais cette loi constitue d'ores et déjà une avancée significative pour les droits des femmes et la reconnaissance des traditions camerounaises.