Elle attire les regards par son sourire, mais aussi par la fermeté de ses traits du visage lorsqu’il le faut. La camerounaise Kah Walla est entrepreneure, politicienne et activiste.
Toutes ces étiquettes qu’elle porte avec fierté en dépit du fait qu’elle a relégué sa vie privée au second plan.
Notre héroïne fascine également par ses longs dreadlocks qu’elle enroule dans des pagnes ou foulards à motifs africains.
Son côté naturel, elle le revendique et entend être unie pour toujours à la simplicité. Une aura naturelle accueillante chez celle qui veut se mesurer une seconde fois à (l’inamovible) Paul Biya, trentenaire au pouvoir. Voici les raisons pour lesquelles Kah Walla est liée à la politique qu’à un quelconque lien de famille.
1. Née à Ibanda au Nigéria, Edith Kahbang Walla connu sous le nom de Kah Walla a plus suivi la trajectoire de son père qui était un fonctionnaire international pour le compte du Cameroun. Elle ne manque pas de cran. Les défis ne lui font pas peur.
2. Un premier caractère qu’elle a acquis, l’assiduité dans ses études. Son cursus secondaire, elle l’a poursuit au lycée de Bouaké en Côte d’Ivoire alors qu’elle a débuté ses études primaires à l’école américaine de Yaoundé. Toujours pour suivre ses parents fonctionnaires où ils vont. Nommée parmi dix femmes les plus influentes d’Afrique et cinq femmes politiques célibataires du Cameroun, elle est titulaire d’un MBA qu’elle a obtenu à l'Université Howard à Washington ainsi qu’une Licence en zoologie en 1986.
3. Le deuxième caractère, le leadership, le management qu’elle a développé au fil des années. Après avoir eu des diplômes, elle est rentrée au Cameroun où elle travaille pendant quatre ans pour un cabinet dénommé Bikanda Conseil, avant de créer son propre cabinet, Stratégies en avril 1995. Elle est toujours à la tête de ce cabinet spécialisé en leadership et management. Elle vante aujourd’hui les mérites de son entreprise qu’elle a réussi à faire asseoir au niveau national et compétitive au niveau mondial.
4. Aujourd’hui âgée de 52 ans, célibataire et sans enfant, Kah walla est une dame de caractère, de vision, et une grande activiste qui a consacré du temps à son boulot, à son pays avec un seul rêve : voir le changement à la tête du Cameroun. Elle l’a démontré en étant candidat à la présidentielle en 2011 face à Biya. Elle a été classé 6ème parmi les 23 candidats.
5. Originaire de la région du Nord-Ouest du Cameroun, plus précisément de Bali-Nyonga, son activisme est débordant. Elle a même déclaré être née dans une famille où la politique coule de source. Très jeune, elle a rejoint les rangs du Social Democratic Front (Sdf) de John Fru Ndi, en débutant en tant qu’observatrice en 1990 avant de devenir une des plumes du chairman. Elle a quitté le SDF en 2010 pour divergences d’opinions.
6. Très engagée en politique, elle est aussi très active dans la société civile avec notamment son mouvement « Cameroun ô bosso » lancé en 2008 pour aider les organisations de base à s'organiser pour défendre ses intérêts et Réseau du genre et du développement du Cameroun dont elle est la présidente.
7. La généreuse comme on l’aime l’appeler, a été candidate aux élections municipales et législatives. Elle a réussi à gagner une place au niveau conseil municipal de Douala Premier. C’est ainsi qu’elle a débuté son entrée en politique. « Et que tant qu’on n’aura pas résolu le problème politique on n’aura pas de solution durable sur le plan social, on n’aura pas de solution durable sur le plan économique », un de ses chevaux de bataille.
8. Elle est toujours présidente du Parti du Peuple du Cameroun (CPP) auquel elle s'est jointe en 2010. En 2011, elle est devenue la première femme à se prévaloir des élections présidentielles au Cameroun.
9. « Nous ne céderons pas à la peur », avait-elle l’habitude de dire. Effectivement, tout semble indiquer que la dame forte a gardé la tête haute malgré tout (intimidations, arrestation) jusqu’à mettre sa vie privée en deuxième position. Chose qu’elle ne regrette nullement. Son prochain défi est d’évincer Paul Biya en 2018.
10. Kah Walla a reçu plusieurs prix et distinctions en tant qu'entrepreneur et en tant que militante :
• En 2007 elle est reconnue par la Banque mondiale, dans son rapport Doing Business: Women in Africa, comme l'une des sept femmes entrepreneurs qui travaillent à améliorer l'environnement des affaires au Cameroun.
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• En 2010 elle est citée par les magazines américains Newsweek et Daily Beast comme l'une des 150 femmes qui font bouger le monde.
• En 2011 elle a reçu le Vital Voices Global Leadership Award in public Life.
• En 2014 elle est titulaire du DVF Award (remis par Diane Von Furstenberg).
• En 2015 elle est récipiendaire du Vital Voices Vanguard Award 2015.