J'ai toujours trouvé Marie Ndiaye intéressante (dans le sens négatif du terme). Elle a commencé à publier quand je vivais en Allemagne, 1990 - a une époque ou les grandes maisons d’édition françaises ne publiaient pas les Noirs. Point a la ligne.
Intéressé de lire la seule Noire que les grandes maisons d’édition françaises publiaient, j'ai acheté tous ses livres de jadis. Je me suis rendu compte que Marie Ndiaye publiait tous ses livres-la sur les Blancs, et pour cela était donc la seule que les Blancs publiaient en France. Elle parlait d'eux, quoi. Elle s'imaginait donc comme blanche, et c'est pourquoi les Français la publiaient dans leurs maisons. A 56 ans, elle n'est toujours jamais allée au Sénégal, séparé de Paris pourtant par un vol direct.
J'ai quitté Berlin où elle s'est installée, et suis venu m'installer aux Etats-Unis. Je découvre aujourd'hui que le New York Times parle d'elle comme si elle venait de commencer d'écrire, comme s'ils avaient reçu son tout premier livre - et ne parle d'aucun de ses livres ou elle s'imaginait blanche, et qui sans doute n'intéressaient que les Français blancs. La raison est simple en effet: elle parle enfin des Noirs comme elle. Ce qui est intéressant (dans le sens positif du terme cette fois), est que de 1990 a aujourd'hui les Noirs ont crée la plateforme planétaire dont elle profite maintenant, sans elle, les Noirs, les Africains, et surtout les Nigerians. On pourrait dire la meme chose de son frère, qui a été membre d'un gouvernement, celui de Macron, actuellement chassé partout en Afrique - Mali, Niger, Burkina, et meme Sénégal.
Triste, le racisme inverse dont pour moi elle est la personnification.