Martin Savom également impliqué dans l'assassinat de Mgr Jean-Benoît Balla trouvé dans l'eau

Martin Savom   Cpble Assassinat de Mgr Benoît Balla

Wed, 6 Mar 2024 Source: www.camerounweb.com

Le journaliste Boris Bertolt a publié un texte dans lequel il parle de « Martin Savom qui est également cité dans l’assassinat de l’évêque de Bafia : Mgr Jean-Benoît Balla qui avait laissé le message : "je suis dans l’eau" ». La rédaction de CamerounWeb vous propose de lire ce que lanceur d’alerte a écrit.

Au cours de l’instruction dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo le juge Ndzie Pierrot Narcisse a reçu des témoignages indiquant que Martin Stéphane Savom est également impliqué dans l’assassinat du l’évêque de Bafia, Monseigneur Jean Benoit-Balla en mai 2017. Officiellement, l’évêque de Bafia s’était suicidé. Une thèse qui s’appuyait sur un message qu’il aurait laissé au niveau du pont sur la Sanaga indiquant : « Je suis dans l’eau ».

Dans un livre sorti en Librairie le 13 avril 2019 le journaliste Leger Ntiga, fin connaisseur des milieux de l’église parlait déjà de « Mgr Bala : un crime trop parfait ». Pour le journaliste, la dénonciation de pratiques homosexuelles et pédophiles de certains membres du clergé camerounais serait la cause du double assassinat du recteur du petit séminaire de Bafia, le père Armel Djama et de son évêque, Mgr Bala. Après l’assassinat du recteur du petit séminaire de Bafia, l’évêque a signé un décret pour suspendre « certains prêtres protégés des hommes puissants du Cameroun, et qui se livraient à des pratiques homosexuelles avec des élèves du petit séminaire du diocèse de Bafia ». Ce serait l’une des causes de la visite des émissaires du Cabinet civil de la présidence de la République vus en compagnie de Mgr Bala la veille de sa disparition.

Or, depuis plus de plus de 20 ans, Martin Stéphane Savom a toujours été proche du cabinet civil de la présidence de la République. D’ailleurs dans un audio de décembre 2023, il affiche sa proximité avec la première dame Chantal Biya, affirmant être un employé de la présidence de la République. Pour comprendre cela, il faut rentrer dans les années 1990 avec le mariage entre Paul et Chantal Biya en 1994.

Mère de Chantal Biya

Martin Stephane Savom, qui n’a même pas le BEPC est ramené sur Yaoundé par Amara Gaston, ancien maire de Bibey (localité où Savom est actuellement maire) qui habite le quartier Elig-Edzoa. C’est à Yaoundé qu’il rencontre Vincent Aye Moni, également Nnanga – Eboko chez qui il s’installe à Emana. Sauf que par ses nouvelles fonctions, Vincent Aye Moni occupe une maison de l’État au quartier du lac et laisse sa maison d4emana à Martin Savom qui devient gardien. C’est par le canal de Vincent Aye Moni intendant du Palais qu’il obtient un badge d’accès à la présidence de la République. C’est à ce moment que Savom se lance dans le trafic d’influence. Mais il est d’abord envoyé en prison pour escroquerie. Nous sommes en fin des années 2000.

À Kondengui, Martin Savom au milieu des barons arrêtés dans le cadre de l’opération Épervier a encore une idée de mafieux. Il obtient le numéro de Rosette Mboutchouang, également Nnanga- Eboko et mère de la première dame. Il lui fait savoir qu’il a une information capitale qui implique la vie de sa fille et son beau-fils, Paul Biya. La mère de la première dame accepte de le recevoir. SAVOM obtient une permission de sortie et se rend à l’hôpital de la Caisse où elle est malade. Savom raconte à Rosette Boutchouang une histoire selon laquelle pendant son séjour carcéral, il a écouté à plusieurs reprises les prisonniers de l’opération Épervier fomenter une tentative de coup d’État qui doit aboutir à l’assassinat de Chantal Biya et son beau-fils. Il dit que sa vie est menacée au cas où il retourne là-bas. C’est ainsi que le même jour, la mère de Chantal Biya, paniqué prend toutes les mesures auprès de sa fille. Martin Savom ne rentrera plus jamais en prison.

Au contraire, il deviendra le garçon de course de Rosette Boutchouang qui va le présenter à tout le monde comme son fils. Y compris au secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ou encore l’ancien directeur du cabinet civil, Martin Belinga Eboutou, avec lequel il va tisser des liens étroits. Or le nom de l’ancien directeur de cabinet de Paul Biya a souvent été cité dans l’assassinat de Mgr Benoît Balla.

Crimes rituels

Dans les éléments reçus par le juge Pierrot Narcisse, il est indiqué que Martin Savom a coordonné l’opération d’assassinat de Mgr Benoît Balla. Un piège lui aurait été tendu afin qu’il se rende à Yaoundé où il a été tué et son corps simplement jeté dans la Sanaga. Ainsi que la mise en scène savamment organisée. Les pièces obtenues par les juges citent également des éléments de la DGRE impliqués dans ce crime. Fait assez étonnant, à cette période, Justin Danwe était déjà l’adjoint de James Elong à la direction des opérations de la DGRE.

Sauf que ces nouveaux éléments sont corroborés par un ensembles de témoignages du côté de Nnanga Eboko qui impliquent Martin Savom dans des opérations d’enlèvements d’enfants, de kidnapping, viols (une plainte est d’ailleurs pendante en justice), mais également des crimes rituels. C’est à lui que l’on attribue les têtes de bœufs récemment laissés au goudron du côté de Nnanga Eboko, ainsi que l’assassinat de toute une famille. L’affaire avait été présenté comme un crime passionnel sauf que la personne arrêtée s’étaient mystérieusement suicidé dans une cellule de la police judiciaire.

Source: www.camerounweb.com