Maurice Kamto
Dans la quête d'une empreinte électorale significative dans le Grand Nord du Cameroun, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), déploie une stratégie politique délicate. Le maintien de Mamadou Mota au poste de vice-président et les appels du pied envers des figures influentes du septentrion marquent une volonté d'équilibre entre les régions du Nord et du Sud.
La région du Grand Nord, composée des régions administratives de l'Extrême-Nord, du Nord et de l'Adamaoua, représente près d'un tiers des votants au Cameroun. Cependant, la région est loin de constituer un bloc monolithique en raison de rivalités politiques et ethniques. Un climat de méfiance s'est installé entre les différentes composantes de la région, engendrant une complexité politique.
L'absence d'une figure majeure telle que Paul Biya lors d'une élection hypothétique soulève des questions sur les équilibres politiques. Certains estiment que fédérer le reste du pays autour d'un projet pourrait devenir difficile dans ces circonstances.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) tente d'opérer une percée significative dans le Grand Nord lors des prochaines élections. Cependant, les défis sont nombreux, et la région demeure un terrain complexe en raison des dissensions politiques et ethniques.
Maurice Kamto, en maintenant Mamadou Mota en tant que vice-président, démontre sa volonté de s'appuyer sur des leaders du septentrion pour renforcer sa position. La loyauté de Mota au parti et sa capacité avérée à mobiliser sont des atouts clés dans cette démarche.
Le MRC ne se contente pas de s'appuyer sur Mamadou Mota. Maurice Kamto tend la main à d'autres leaders du Grand Nord, tels que Bello Bouba Maïgari, président de l'UNDP, un allié de longue date de Paul Biya. Cette ouverture vise à élargir la base politique du MRC et à renforcer ses liens avec des figures influentes du septentrion.
Dans son discours lors de la convention nationale du MRC, Maurice Kamto annonce sa disponibilité à discuter avec toutes les forces progressistes du pays. Il propose la création d'une alliance politique, l'Alliance politique pour le changement (APC), et appelle l'UNDP à se joindre à ce mouvement, déjà soutenu par la Force de Changement du Cameroun (FCC) de Jean-Michel Nintcheu.
À deux ans des prochaines élections, la compétition pour gagner la faveur du Grand Nord est lancée. Outre la puissante machine du RDPC, le MRC doit faire face à des partis politiques bien établis dans la région. Convaincre la population de la pertinence de son projet de société sera une tâche délicate, notamment face aux nostalgiques de l'ère Ahidjo qui prônent un retour du pouvoir au Nord dans une perspective d'entente Nord-Sud similaire à celle du Nigeria.
