La chefferie de Bogo dans l’Extrême-nord en crise
Le Cameroun comme il va avec ses affaires de chefferie. Le lamido de Bogo, Yerima Bello Mohamadou, a surpris la population en désignant un nouveau Galdima, rompant ainsi un pacte ancestral qui a tenu depuis plus de trois siècles. Ce lamido a également été accusé d'arrogance et d'avidité financière en imposant des prélèvements élevés et en mettant des chefferies vacantes aux enchères. De nombreuses élites ont boycotté les festivités de la fête de fin de Ramadan en raison de sa transgression des règles coutumières. Le nouveau Galdima est un prince du Lawanat de Tankirou, ce qui a soulevé des questions sur les motifs de sa nomination. La chefferie de 1er degré de Bogo est ainsi dégradée.
« Le 22 avril 2023, le lamido de Bogo, Yerima Bello Mohamadou, porté à la tête du Lamidat de 1er degré de Bogo au mois d'août dernier a, à la surprise générale de la population, procédé à la désignation d'un nouveau Galdima. Le Galdima est la 3ème personnalité du Lamidat, en sa qualité de Ministre de l'intérieur. Il vient juste après le Kaigamma qui est le Premier ministre du Lamidat. Aux deux titres sont attachés un territoire sous le commandement respectif du Kaigamma et du Galdima. Il s'agit du Laidewo Kaigamma et du Laidewo Galdima. Ces titres sont également réservés à une famille, celle des Sudu Jamaa fondatrice du Lamidat de Bogo comme celle du Lamido actuel Sudu Ardo Oumara. Les deux sont liées par ce pacte ancestral qui a tenu depuis plus de trois siècles. C'est ce pacte que le lamido élu vient de rompre en plein jour et les populations de Bogo sont les premières étonnées. Ce lamido à l'arrogance qui gêne les autorités administratives, a confié à son entourage qu'il destituera tous les grands notables qu'il a trouvés parmi lesquels le Galdima, le Kaigamma, Wakilou OUMAROU et le Magadji. A qui le tour ? », se demande le lanceur d’alerte Boris Bertolt qui a sorti l’information.
« Ce lamido s'est également illustré à la stupéfaction générale par un goût pour l'argent, notamment en imposant des prélèvements élevés sur les transactions immobilières, la zakatat sur le mil aux Djaouros alors que les récoltes sont mauvaises cette année. Il met les chefferies de troisième et deuxième degré vacantes aux enchères et s’arrange avec les candidats. C'est le cas des chefferies de Tankirou, Dambaye et Bagalaf. Les perdants n'ont que leurs yeux pour pleurer.
Ceux qui avaient fondé leur espoir pour assurer la continuité et les acquis laissés par son illustre prédécesseur de regrettée mémoire, Sa Majesté Ahmadou Ousmanou, sont accablés de remords.
De nombreuses élites ont boycotté les festivités de la fête de fin de Ramadan parce que le lamido est en transgression permanente des règles coutumières. », a précisé le lanceur d’alerte.
