Mbombo Njoya, Banglock, Siki...: dans l’Eto’o des arrestations à la Fécafoot

Le siège de la Fécafoot

Sat, 5 Nov 2022 Source: Le Messager No 7029

Un véritable raz de marrée se prépare à la Fécafoot, avec ses anciens patrons employés inculpés les uns après les autres. Voici ce qui se passe réellement dans le feuilleton judiciaire de la Fécafoot, avec à la clef des arrestations et des convocations à la compte gouttes.

Un ancien secrétaire général et l’ancienne chef du département marketing en détention, un autre ancien secrétaire général refugié en Russie et une procédure ouverte contre l’ancien président de la Fédération camerounaise de football. En fond, un procès verbal polémiqué. C’est une procédure sans précédent qui se déroule au Cameroun sous l’impulsion du président de la Fécafoot, Samuel Eto’o fils. Le 2 novembre 2022, Parfait Siki Awono, ancien secrétaire général de la Fecafoot a été mis en détention à la prison centrale de Yaoundé (Kondengui).

L’affaire qui fait des émules sous le ciel camerounais débute le 26 octobre 2022. Déférant à une convocation de la direction régionale de la police judiciaire de la région du Centre, le journaliste (patron d’un journal) et ex-collaborateur du président de l’instance faîtière du football camerounais a été retenu dans les cellules de cette structure spécialisée de la police en charge des investigations criminelles.

Elections des vice-présidents

Pour l’histoire, la plainte du président de la Fécafoot fait état de «détention de documents administratifs» appartenant à la maison mère du football. Des sources proches de la procédure en cours indiquent que Eto’o exige de son ancien collaborateur la restitution du procès verbal de l’élection des vice-présidents de cette instance. Des documents dont le présumé nie l’existence. Aucune réaction ne filtre de l’instance faîtière du football camerounais. Sous cape des bribes de confidences permettent d’avoir un autre prisme de lecture de cette affaire qui divise les affidés et les «anti-Eto’o» .

Ainsi, de nombreuses sources au sein même de la Fecafoot expliquent que la chasse à certains anciens collaborateurs du président de la Fécafoot débute au lendemain d’une réunion du Comité exécutif (Comex) qui s’est tenue dans la ville balnéaire de Kribi. Ce jour-là, Céline Eko, l’une des viceprésidentes est mandatée pour conduire les travaux du Comex. Une frange de l’assemblée s’oppose énergiquement au mandataire du président Eto’o. Les contestataires lui déni la qualité de vice-présidente ainsi qu’à tous les autres vice-présidents. C’est que, lors de l’assemblée générale du 11 décembre 2021, ayant conduis à l’élection de l’ancien international camerounais à la tête de la Fecafoot, l’élection de ses adjoints n’a pas suivi. Du coup, difficile d’avoir un procès verbal de ces élections.

La piste Banglock

Dès lors, racontent les mêmes sources, le président de la Fécafoot essaye de trouver une solution pour légitimer ses viceprésidents. Aujourd’hui, lui aussi, ancien secrétaire général, Didier Banglock est sollicité par le président Eto’o pour établir un procès verbal, en marge de l’assemblée générale. Selon des sources internes, sous anonymat, le document est produit avec le concours de la division juridique et la contribution de Didier Banglock devenu secrétaire général et Parfait Siki patron de la communication. Seulement quelques temps après, Parfait Siki rend le tablier. Plus tard, le président se sépare de son secrétaire général, Didier Banglock.

En embuscade, les adversaires du président de la Fécafoot flairent le filon et menace de remettre en cause sa légitimité à la tête de la fédération. L’ancien capitaine des Lions indomptables qui doit montrer patte blanche, essaye de faire interpeller son ancien Sg en Côte d’ivoire où il se refugie dans un premier temps. Bénéficiant de circonstances favorables, l’homme échappe à l’étreinte de ses geôliers ivoiriens et s’envole pour la Russie. Sa famille restée au Cameroun est également interpellée puis relaxée sous la pression de la chancellerie Russe établie au Cameroun.

Siki, Ngo Mbog et Mbombo Njoya

Reste l’ancien secrétaire général et directeur du pôle communication de la Fécafoot, Parfait Siki Awono qui réside au Cameroun où il officie désormais comme directeur de publication de son journal Info+. Malgré la pression des enquêteurs et de la justice, l’homme soutient ne pas détenir le document à polémique. Ce que l’opinion ignore est qu’une autre plainte est déposée par la Fecafoot contre l’ancienne chef du département marketing de la Fécafoot, Liliane Ngo Mbog Binyet.

Limogée quelques mois après l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la fédération camerounaise de football, Liliane Ngo Mbog Binyet paye les frais de sa proximité avec l’ancien secrétaire général de la Fecafoot, Didier Banglock. Dans la même mouvance, le président de la Fécafoot introduit une plainte contre son prédécesseur et ancien ami, Seïdou Mbombo Njoya.

Difficile pour l’instant de définir les motifs de son audition qui s’est déroulée le 1er novembre 2022 au Tribunal de grande instance du Mfoundi. Seule certitude à l’instant, selon ses proches, «son audition a un lien avec le procès verbal que le président Eto’o réclame à Banglock et Siki. » Les mêmes sources confortent également la version officielle selon laquelle «Le président Seïdou (Mbombo Njoya) est accusé d’avoir commis des impairs dans sa gestion, lors de son passage à la Fecafoot entre 2018 et 2021. » Nos tentatives d’obtenir une entrevue avec l’actuel 4e vice-président de la Confédération africaine de football (Caf) sont restées vaines pour l’instant.

Source: Le Messager No 7029