• Le doctorat au Cameroun
• Un diplôme surévalué
• Me Christian Bomo Ntimbane s’en désole
Me Christian Bomo Ntimbane est avocat et un acteur de la société civile qui s’exprime habituellement sur des sujets sociaux. Il s’est surtout fait remarquer durant toute l’année 2020 par ses nombreuses prises de position et opinions à charges publiées contre le régime Paul Biya. Tenez, par exemple, en réponse au discours du nouvel an du 31 décembre 2020 de Paul Biya, il a déclaré : « Le Cameroun n'est pas une démocratie encore moins une jeune démocratie ». L’avocat camerounais fait souvent entendre sa voix.
La dernière sortie médiatique de Me Christian Bomo Ntimbane, acteur de la société civile des réconciliateurs, porte sur le diplôme de doctorat qui selon lui, n’est qu’un parchemin.
Le Cameroun est décidément le pays où le doctorat est exalté, célébré comme la consécration de la réussite intellectuelle. Les détenteurs camerounais s’en pavanent, nous en abreuvent des Dr Si, Dr Sa, par ci par là. Les plateaux de télévision et autres médias camerounais sont leur terrain de prédilection. Pourtant ce diplôme est loin d’être le parangon de la connaissance.
Un docteur en droit par exemple qui a soutenu sur un sujet comme le juge d’instruction, la garde à vue ou le droit de propriété, n’est allé en profondeur que sur ce sujet et n’a pas plus de connaissances en droit des sociétés, droit des personnes qu’un étudiant de troisième année de licence ou de cinquième année de master ou DEA. Encore moins qu’un avocat qui pratique dans ces matières.
Le doctorat c’est juste la préparation, la rédaction en 03 ans après l’obtention d’un DEA ou d’un Master, d’un ouvrage sur un sujet spécifique. Par exemple « La vie scolaire au Cameroun », « Les silences du président Paul Biya », « La garde à vue », « Les voyelles de l’alphabet française », « Les formules mathématiques de Pascal ». Cette sublimation du doctorat, comme critère de compétence devient dès lors un véritable handicap dans l’évaluation sociale et sociétale des valeurs réelles et contributives dans l’action de développement.
Ailleurs, ce sont les ingénieurs, les diplômés de grandes écoles comme Polytechnique, école de Commerce, école d’Avocats, les diplômés en MBA qui sont côtés au vu de leur maîtrise, et praticité absolue des domaines de leur diplomation. Les jeunes camerounais doivent dès lors sortir de ce carcan illusoire pour se former à la compétence réelle et véritable. Le doctorat n’a rien d’extraordinaire. C’est juste un parchemin. Sa plus-value au développement de notre pays est pratiquement lisse.