Le Gouvernement, par la voix de son porte-parole, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, a annoncé le lundi 29 janvier 2018 l’extradition des leaders sécessionnistes du Nigéria vers le Cameroun.
«Le gouvernement camerounais annonce à l’opinion publique nationale et internationale qu’un groupe de quarante-sept terroristes, au nombre desquels Monsieur Ayuk Tabe, se trouve depuis quelques heures entre les mains de la Justice camerounaise, devant laquelle ils répondront de leurs crimes», a indiqué Issa Tchiroma Bakary lors d’un bref point de presse.
Pour Me Claude Assira, «quelle que soit l’abomination du crime dont une personne peut être suspectée, c’est un devoir, voire un honneur pour l’Etat, de lui garantir des conditions humaines et dignes. Leur réapparition au grand jour établit la volonté de les juger selon les règles de la procédure pénale».
Interrogé par Mutations en kiosque ce mardi 30 janvier 2018 sur la procédure qui sera désormais la sienne, Me Claude Assia répond: «Pour leur défense, dans un premier temps, il conviendra de leur rendre une visite d’avocat dans les locaux où ils seraient détenus pour s’assurer des conditions de leur détention. Il s’agit d’un droit garanti par le Code de procédure pénale qui n’a pas fait de distinction selon la nature des infractions en cause».
Plus tard, si une procédure est engagée contre les leaders sécessionnistes, «il conviendra, s’ils en font la demande, de voir s’il est possible de leur assurer une défense», affirme Me Claude Assira.
En attendant, et pour répondre à une certaine opinion qui laisse entendre que Ayuk Tabe et les autres leaders sécessionnistes tomberont à coup sûr sur la loi portant répression des actes terroristes et seront punis de la peine de mort, l’avocat affirme que «pour l’instant, ils sont présumés innocents. Seul un procès juste et équitable dans lequel toutes les garanties de défense leur seront accordées permettra de dire s’ils sont coupables ou non. La discussion sur la peine n’est automatique en droit camerounais».