Me Fabien Kengne dévoile la torture monstrueuse infligée à son client Bernard Simo

Semil Au Cameroun Arrestation et torture

Fri, 26 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Me Kengne Fabien, avocat au barreau du Cameroun, a parlé. L'homme du droit a une très forte pensée pour un compatriote, surtout pour madame son épouse et ses six enfants, tous mineurs, âgés de 16 ans, 13 ans, 10 ans, 8 ans, 5 ans et 3 ans, qui sont sevrés de sa chaleur, depuis plus de 2 mois.

Il s'agit en effet de Monsieur Simo Bernard, délégué régional du MRC chargé de la méditation et de l'arbitrage pour le Littoral 3. Simo Bernard est un cadre du MRC pour la région du Littoral, qui avait été appâté et kidnappé par la Sécurité militaire à l’entrée du quartier Bonanjo à Douala le jeudi 23 octobre 2025.

Après son interpellation, il est embarqué pour le Groupement de gendarmerie territorial de Douala et y étant, et selon ses dires, il lui est demandé si « c’est lui l’auteur d’une vidéo dans laquelle il appelle à venir soutenir Maurice Kamto, séquestré à Bonapriso, lors de son retour après le retentissant meeting de Paris ? Il répond par l’affirmative.

Une seconde question lui est posée dans le bureau du Lieutenant-Colonel Awong Messila Gérard par ce dernier en personne, de savoir « s’il n’est pas satisfait des résultats qui vont sortir des urnes est-ce qu’il va encore faire des vidéos pour inciter les gens à sortir manifester ».

Mon client leur répond que son champion avait déjà été éliminé et qu’il n’y a plus aucun intérêt à ce qu’il le fasse. C’est ainsi qu’il est content de s’entendre dire par le Colonel qu’on l’amène derrière. Monsieur Simo rapporte que « derrière » c’était pour la torture.

Le derrière en question est un bâtiment isolé du Groupement, complètement insonorisé. Il va recevoir toujours selon ses dires, au moins 60 coups de machettes, avec le dispositif de la chaise qui immobilise les pieds, au point d’en perdre connaissance.

Ses tortionnaires vont le réanimer en lui versant de l’eau froide dessus, avant de le mettre en cellule. Du jeudi 23 jusqu’au mardi 28 octobre 25 au lendemain de la proclamation des résultats présidentielles, personne n’est au courant de là où il se trouve et c’est à peine s’il a mis quelque chose sous la dent. Le 30 octobre il est déposé à la prison de New-Bell sans être informé des raisons de son arrestation, de sa torture, encore moins de son emprisonnement. Il y séjourne encore.

Jeudi dernier je l'assistais devant le juge d’instruction du tribunal militaire de Douala, la capitaine-magistrat Ebene Marène Carolie qui l'avait placé sous mandat de détention provisoire de 06 mois. Il faut rappeler que dans cette unité de gendarmerie, selon des témoignages, dont celui de maman Henriette Ekwe, du dernier au plus grand gradé, la langue de communication et travail est la langue d'une certaine Région du Cameroun.

C'est notre pays. C'est ce qu'il est devenu aujourd'hui. Ce type d'histoires il y en a des dizaines à Bagangté, à Bafang, à Foumban, à Dschang, à Bafoussam et à Yaoundé où je suis déjà passé.

Source: www.camerounweb.com