L'enlèvement brutal d'un avocat éminent au Cameroun, Me Fabien Kengne, après sa participation à une émission télévisée, met en évidence la détérioration de l'État de droit et l'insécurité croissante qui règne dans le pays. Cet acte choquant, perpétré par des individus se faisant passer pour des agents de sécurité militaire, soulève des préoccupations majeures quant à la protection des citoyens et à la liberté d'expression au Cameroun. Cet incident récent reflète les tensions politiques et sociales qui affligent le pays et met en lumière les abus perpétrés par les autorités contre les voix dissidentes.
Dans la soirée du 29 mai 2023, Me Fabien Kengne, avocat au Barreau du Cameroun et coordinateur du pool des avocats du Mrc dans le Littoral, a été enlevé par des individus non-identifiés prétendant être des agents de la sécurité militaire. Cela s'est produit peu de temps après sa participation à l'émission télévisée "Équinoxe Soir", où il était en discussion avec d'autres intervenants politiques. Trois individus ont approché Me Kengne et l'ont contraint à monter dans un véhicule, avant de disparaître rapidement. Le présentateur de l'émission a été informé de l'enlèvement, provoquant la consternation parmi les témoins de cette scène.
Me Fabien Kengne a été retenu captif pendant une heure avant d'être ramené à la station de télévision. Traumatisé, il n'a pas encore fait de déclaration publique sur les événements. Les autres participants à l'émission, tels que Yves Abama et Xavier Beleme Anang, ont exprimé leur choc et leur inquiétude face à cette situation alarmante. Les circonstances de l'enlèvement et les motivations des ravisseurs demeurent inconnues, laissant planer une atmosphère d'incertitude et de peur.
Cet enlèvement suscite des interrogations quant à la liberté d'expression et à la répression croissante des voix dissidentes au Cameroun. Les allégations selon lesquelles Me Kengne aurait été enlevé en raison de ses critiques envers le président Paul Biya et ses commentaires sur la crise anglophone soulèvent des inquiétudes quant à la préservation des droits fondamentaux dans le pays. Les services de renseignement camerounais, tels que la DGRE, sont également mis en cause, étant soupçonnés d'être impliqués dans des assassinats ciblés et des disparitions mystérieuses.
L'enlèvement de Me Fabien Kengne, avocat et défenseur des droits de l'homme, après sa participation à une émission télévisée, illustre la fragilité de l'État de droit au Cameroun. Les actes de violence perpétrés contre des voix dissidentes et des défenseurs des droits de l'homme soulignent l'urgence de garantir la sécurité des citoyens et de promouvoir la liberté d'expression. La communauté internationale doit prêter une attention particulière à cette situation et exercer une pression diplomatique sur le gouvernement camerounais pour qu'il enquête de manière transparente sur cet enlèvement et mette fin à l'impunité pour de tels actes criminels.