Menaces verbales, à arme blanche et à arme à feu : les coulisses du retrait de diplôme de doctorat à l’Université de Yaoundé I

Dans une décision signée le 9 mars 2022, le P. Maurice Aurélien Sosso, Recteur de l’Université de Yaoundé I a procédé à l’annulation de l’attestation de réussite au diplôme de Doctorat/ Ph.D de Madame Damaris Mandob.

« Absence de procès-verbal du jury dans les pièces constitutives de ladite attestation, les actes de violence et d’intimidation contre le jury (menaces verbales, à arme blanche, menace à arme à feu) qui ont perturbé la sérénité, la souveraineté et l’objectivité du jury », des motifs suffisamment graves pour amener le patron de l’Université de Yaoundé I à voler au secours de la crédibilité de l’institution dont il a la charge. Dans un souci de préserver l’éthique, la déontologie et l’honorabilité universitaires, le diplôme de Doctorat/PhD N°1971/MAD/DP/FS/BC/10 délivré le 29 décembre 2010 à Damaris Mandob devra dans les tous prochains jours, être retiré de la circulation.

Abondamment saluée par la communauté universitaire et la majorité de l’opinion nationale, cette décision s’inscrit dans la logique de la gouvernance académique prescrite par le Président de la République, Paul Biya dont le socle granitique est l’Assurance-qualité.

Pas étonnant si le Pr. Maurice Aurélien Sosso qui dirige des mains de maître l’Université de Yaoundé I depuis juin 2012 pu bénéficier en janvier dernier d’une prorogation de deux ans supplémentaires d’activité à la tête de la « Mère des Universités ». Selon le document parvenu à la rédaction L’Information Hebdo, l’intéressée a jusqu’à demain, 17 mars 2022 donc huit jours pour déposer l’attestation annulée au secrétariat de l’université. La décision transmise au Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur indique que « elle est autorisée, moyennant formalités administratives requises à postuler de nouveau à une inscription en thèse à l’Université de Yaoundé I ».

Depuis la signature de cet acte administratif, une certaine opinion visiblement mal éclairés tente de tancer le Recteur qui selon elles règle ses comptes sinon pourquoi avoir attendu tant d’années avant d’agir ? « Il est prêté au Pr. Sosso toute sorte d’intentions malsaines sauf les vraies », confie un haut responsable des services centraux ayant requis l’anonymat. « Cette décision s’inscrit dans une politique impersonnelle et d’application générale qui ne vise en aucun cas un individu ni une administration en particulier. Elle concourt à la préservation de l’éthique, de l’honnêteté et de la sincérité dans le processus de diplomation au sein de l’Université », poursuit l’universitaire.

Il est à noter que même si « l’Ex Docteure » dispose de voies de recours prévues par le droit positif camerounais pour contester la décision, le Recteur n’a pas annulé le diplôme qu’elle aurait obtenu mais plutôt l’Attestation de réussite qui n’est pas en soi un diplôme et qui est délivré sur la base de la production d’un type de documents. A ceux qui prennent pour alibi le temps écoulé avant l’acte d’annulation, il est important faire savoir que « pour ce qui concerne les malversations académiques, les délais d’annulation de diplôme ainsi que ceux de la saisine du juge sont imprescriptibles, la jurisprudence en la matière au Cameroun et ailleurs en faisant foi. » explique le Pr. Gilbert Kouam, politologue.

Surplace à l’université, un doctorant en filière histoire se rappelle que « Ce n’est pas la première fois qu’un tel acte est pris depuis que je suis à l’université de Yaoundé I… Un de nos enseignants, Willy Etamane s’était vu retirer son doctorat pour plagiat, cinq ans après sa soutenance. Il était Assistant et s’apprêtait à postuler au grade de Chargé de cours ».

En ce moment tous les titulaires de diplômes douteux à l’Université de Yaoundé I sont dans la panique totale et dans l’entourage du Recteur on annonce une opération de « nettoyage de l’environnement académique…

Just Wait and See.