Le Directeur Général de l'ESSTIC a publié une tribune il y a quelques heures. Intitulé "Cessez le feu", il répond à travers cette sortie, à ceux et celles qui l'accablent d'insultes, depuis qu'il a, à travers une opinion émise sur BNews1, remis officiellement en question, la qualité de journaliste du PDG d'Equinoxe TV, président de la commission carte de presse de l'instance de régulation des médias au Cameroun.
"Pour un avis émis sur un plateau de télévision, la meute élargie de la "Sainte Trinité" s'est déchaînée avec une rare violence. Tout y passe : injures tribales, insultes personnelles, propos diffamatoires sur ma famille, ma trajectoire académique et professionnelle. Curieux déferlement, de la part de ceux-là mêmes qui, dans leur démarche, veulent passer pour les preux guerriers de la liberté de presse et d'opinion… En clair, je n'aurais aucun droit de prendre une position différente de la leur… Il y aurait des sujets et des personnalités intouchables, au risque de déclencher l'hallali.
Oui, curieux, pour des "professionnels" ayant fait de la critique des acteurs et des institutions publiques (y compris le Président de la République en personne) leur fond de commerce. Encore plus curieuse, la falsification éhontée des faits qui me sont reprochés, et qui sont vérifiables.
Les voici :
Interrogés sur la viabilité de la presse camerounaise, les panelistes de l'émission dominicale d'Ernest OBAMA, sur Bnews, se sont livrés à un diagnostic, chacun selon son angle et sa sensibilité. J'ai alors convoqué la mémoire des États Généraux de la Communication de 1994 et surtout 2012. J'ai évoqué le ton des débats au Palais des Congrès de Yaoundé.
Je rappelle que j'étais alors l'un des Rapporteurs de la sous-commission chargée de définir les modalités d'accès à la profession de Journaliste. Deux camps radicalement opposés s'étaient constitués : le nôtre, tenants de l'orthodoxie professionnelle exigeant un minimum de formation académique pour bénéficier de la qualité de Journaliste, et le camp d'en face, qui jugeait utile de laisser prévaloir le "talent" comme modalité d'accès à la profession.
Sur ce dernier point, l'on avait enregistré la prise de position magistrale du Professeur Jacques FAME NDONGO, pour qui l'argument du talent comme critère d'accès à la profession était purement et simplement spécieux. "Comment quantifier le talent ?" avait-il alors objecté.
Une fois sortis des États Généraux de la Communication, nous avons appris la nomination de l'un des porte-flambeau de "l'école du talent" à la présidence de la très stratégique Commission de Délivrance de la Carte de Presse. Je ne me suis JAMAIS livré à un jugement de valeur, ni sur l'acte de souveraineté du Ministre de la Communication d'alors, ni sur la personne choisie.
J'exprimais, dans une perspective historique, le ressenti de ceux qui, comme moi, se seraient attendus à d'autres choix, et qui ont été, par la suite, témoins de l'envahissement progressif des milieux professionnels par des personnes de profil plus ou moins douteux, mais bel et bien détentrices du précieux sésame de la Carte de Presse, avec les dégâts observables par tous.
Telle serait ma faute : avoir "osé" mettre le doigt sur une plaie béante, qu'il faudra bien, tôt ou tard, soigner.
Le débat s'est totalement défaussé, et a viré en une querelle de personnes sur fond de tribalisme primaire. Cette bataille n'est pas la mienne. J'ai vu les renforts de tous bords, de part et d'autre. J'en appelle, pour ma part, à l'arrêt de ces tirs nourris, qui ne font que mettre à nu les contradictions de notre confrérie, où l'on semble, bien souvent, privilégier les solidarités primaires, en lieu et place d'un minimum de rationalisme.
Je m'en remets, pour le reste, à la conscience de chacun : nos compétences et qualités supposées ou réelles, nos dons et talents, nos crispations haineuses, et les sous-entendus idéologico-politiques de tout ce qui se dit et se fait en ce moment contre ma modeste personne. A toutes fins utiles, je ne suis inscrit dans aucun agenda politique, tout en réaffirmant ma fidélité absolue au Président Paul BIYA, qui m'a fait le grand honneur de me confier, entre plusieurs choix possible, la Direction de l'ESSTIC.
Visiblement, beaucoup en sont contrariés. Mon contrat citoyen et moral est de m'y investir au mieux. Merci pour la publicité gratuite qui m'a été faite ces temps-ci. Mais, de grâce, pour l'image et pour l'honneur".