Meurtre de l'inspecteur de Police Hervé Njifon, voici le premier crime commis par Col Bamkoui

Le Colonel à la retraite et désormais ancien chef de la Sécurité militaire du Cameroun, Emile Bamkoui va certainement être rattrapé par son passé. Certaines rumeurs annoncent même qu'il va être poursuivi pour des faits qu'il a commis lorsqu'il était en fonction.

Et les affaires que la justice a contre Bamkoui sont nombreuses. Ce mercredi 09 avril 2025, Me Sikati a évoqué dans une publication, l'un des plus violents crimes commis par le colonel à la retraite et pour lequel il avait été inculpé puis libéré plus tard. Il s'agit du meurtre d'un inspecteur de police. En ce moment, Emile Bamkoui était Lieutenant-colonel.

Lison Me Sikati



"C'est une histoire vraiment rocambolesque. En Octobre 2008, mon client BAYIHA A, un entrepreneur Camerounais spécialisé dans le montage des échafaudages m'avait appelé pratiquement affolé après que des gendarmes aient investi son entreprise.

Rendu sur les lieux, j'ai été surpris de me retrouver en face de presque tout le Groupement de Gendarmerie du Littoral, environ 50 Gendarmes, armés jusqu'aux dents avec à leur tête des hauts gradés à savoir des Capitaine, Lieutenant et Sous lieutenant.

M'étant rapproché du Capitaine qui conduisait l'opération, j'ai selon les civilités d'usage décliné mon identité et ma qualité, avant de demander les raisons de leur présence sur les lieux.

Très gentiment, le Capitaine m'avait répondu que la Gendarmerie était en mission pour effectuer une perquisition dans les magasins de mon client.

J'ai donc sollicité que me soit présenté un mandat de perquisition signé par le Procureur de la République, avant que je demande à mon client d'ouvrir les portes du magasin.

Après une concertation avec ses collègues, le capitaine s'est servi d'un téléphone qu'il tenait entre ses mains pour passer un coup de fil, tout en expliquant à son interlocuteur qu'un Avocat demandait la présentation du mandat de perquisition.

Par la suite, il m'a passé le téléphone.

C'est alors que la personne au bout du fil se présenta sous le nom du Lieutenant Colonel Joël Émilie BAMKOUI, Commandant du Groupement de Gendarmerie du Littoral.

Dans la foulée, sans même me laisser placer un mot, il se mit à me menacer, en m'intimant l'ordre de demander à mon client d'ouvrir le magasin au plus vite, faute de quoi il nous ferait arrêter à l'instant.

J'ai répondu que c'était impossible sans mandat, ce qui a provoqué en lui une colère noire. Aussitôt, il m'a rétorqué qu'il se mettait personnellement en chemin pour se rendre sur les lieux, et qu'une fois sur place il va me flinguer.

J'ai vraiment eu peur.

Mais ne pouvant abandonner mon client et fuir j'ai commencé à me faire à l'idée que j'allais probablement mourir, tout en pensant à mes proches, et surtout mon épouse et mes trois petits enfants, parmi lesquels un nouveau né à peine âgé de un mois et demi.

Pendant que nous attendions un Gendarme gentil qui me souriait en cachette parce que certainement choqué par ce qui se passait m'a soufflé à l'oreille " courage Maître, vous faites bien votre travail. Continuez ".

Environ une trentaine de minutes plus tard, toute l'équipe de Gendarmes s'est retirée sans mots dire. J'ai alors poussé un ouf de soulagement ayant réalisé que je n'allais pas mourir ce jour-là.

Le lendemain, j'ai appris à travers le Journal LE MESSAGER que le Lieutenant Colonel ( grade qu'il avait en Octobre 2008 ) Joël Émile BAMKOUI avait été retenu par une réunion à la Préfecture du Wouri.

Dans les jours qui ont suivi, Joël Émile BAMKOUI a été arrêté pour le meurtre de l'inspecteur de Police Hervé Michel MAPURO NJIFON.

A partir de cet instant, l'affaire de perquisition n'a plus jamais connu de suite.

Quand, je lis ce qui arrive aujourd'hui au Colonel Joël Émile BAMKOUI, j'ai envie de dire que celui qui exerce le pouvoir doit toujours envisager sa fin en travaillant pour le bien, question de se protéger entre autres de l'après pouvoir.

D'ailleurs, j'apprends certes à travers les réseaux sociaux, qu'une fois admis à faire valoir ses droits à la retraite, le Colonel Joël Émile BAMKOUI a été convoqué pour des enquêtes diligentées contre lui.

Si tel est le cas, sûrement que Joël Émile BAMKOUI a probablement déjà appelé son Avocat, alors que naguère, du temps où il était puissant, il n'éprouvait que du mépris pour les Avocats.

J'imagine un temps soit peu les préoccupations qu'il exposera à son Avocat, bien qu'ayant déjà reçu les mêmes réponses.

Maître pardon faites tout pour qu'on ne me garde pas.

Maître saisit le Procureur Général.

Maître ne laisse pas passer l'injustice.

Maître ne me laisse pas passer la nuit ici.

Maître tu as des relations au Ministère de la Justice ?

Maître j'ai des problèmes de santé, il faut tout faire pour qu'on me laisse aller me soigner à l'étranger.

Maître, Maître, Maître… En plus d'appeler Maître toutes les cinq minutes et même très tard dans la nuit. Ainsi va la vie".