L’abbé Tobbie de Mvomeka’a, soupçonné de trahison par l’évêque de Sangmélima, serait sur le point de quitter le pays pour l’Europe. Pendant ce temps, Monsieur Bilé Bidjang, qui aurait détourné un projet de construction d’un hôtel à Meyomessala pour son village Mengong, aurait initié le terrasse- ment d’un espace au centre-ville de Meyomessala. Et ce, depuis la révélation dans votre journal des actes de trahison et d’infidélité des élites de Meyomessala, à l’endroit de Paul Biya.
Les informations en provenance de Meyomessala sont à la fois amusantes et regrettables. Il ressort des sources d’informations de votre journal, depuis la parution d’un précédent numéro qui dénonçait le banditisme économique et l’infidélité des élites de cet arrondissement à l’endroit du chef de l’Etat, que monsieur Bilé Bidjang, qui était au centre des dénonciations, aurait envoyé des engins lourds à Meyomessala pour commencer le terrassement d’un espace au centre de la localité, sans révéler clairement ses vraies intentions. Pour les populations de l’arrondissement natal de Paul Biya, de nombreux observateurs de la région du Sud en général et du départe- ment du Dja-et-Lobo en particulier, les révélations poignantes du journal L’Epervier qui au- raient semé la panique au sein de l’élite de Meyomessala, justifieraient l’activisme actuelle de Bilé Bidjang.
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Acte de contrition
Au sein des populations de Meyomessala, les rumeurs faisant état de la construction au chef-lieu de l’arrondissement d’un hôtel qui serait l’annexe de celui de Mengong, le village natal de Monsieur Bilé Bidjang, susciteraient des réactions controversées. Ce réveil suspect du concerné qui interviendrait après les dénonciations de la presse, serait plus perçu comme une tentative de sauver sa tête. La manœuvre pourrait-elle faire oublier que c’est avec le finance- ment du Minepat que cet homme aurait construit un hôtel particulier dans son village, alors que ce projet était destiné au chef-lieu de l’arrondissement? Pas facile de le croire.
Diocèse de Sangmélima
Au niveau de l’église catholique romaine, l’évêque de Sangmélima, profondément outré par des révélations autour de la confiscation des millions de la dîme récoltée lors de la messe d’inhumation du neveu du chef de l’Etat, il y a quelques semaines à Mvomeka’a, aurait accusé le pauvre Abbé, le Père Tobie de cette paroisse, d’être le vendeur des secrets du diocèse. Comme au sein de l’église catholique romaine, les prêtres sont les manœuvres des évêques et que ces derniers sont investis du pouvoir de les gérer à leur convenance, l’évêque de Sangmélima serait en train d’accélérer la procédure de divorce avec le Père Tobie. Le prélat aimerait contraindre son serviteur à un exil forcé en Europe, puisqu’il serait question pour lui de se débarrasser d’un prêtre qui ne protégerait plus ses intérêts. Si ces informations se confirment avec un éventuel départ du Père Tobie en Europe, on pourrait tout simplement confirmer que l’argent noie la foi des dignitaires de l’église catholique romaine. L’évêque de Sangmélima aimerait avoir un autre prêtre prêt à mourir pour la défense de ses intérêts que le Père Tobie n’aurait pas été capable de sécu- riser au village natal du chef de l’Etat.
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Egoïsme
La quasi-totalité des évêques du Cameroun ont des ventres pro- éminents, des joues rondes et des fronts dégoulinants de la fine sueur du bon vin. Un regard discret sur les prêtres qui ont tous les profils de parfaits serviteurs affamés. On conclura qu’au sein de l’église catholique, les évêques ont le droit de s’enrichir et les prêtres sont condamnés à la disette. Mais pour quelles raisons ces hommes sup- posés ne pas avoir de femmes et d’enfants font-ils preuve d’une telle maladive cupidité ?
Que font-ils avec des milliards qu’ils amassent quand on sait que certains ne font pas preuve de générosité envers leurs frères, neveux et nièces, oncles et tantes? Le départ plus ou moins forcé du Père Tobie de la paroisse de Mvomeka’a ne grandirait pas son évêque et ternirait encore plus l’image de l’église catholique romaine au Cameroun. L’argent, toujours l’argent et rien que l’argent pour les seuls évêques et rien pour les prêtres devenus de simples machines à produire de l’argent. Avec cette fascination au matérialisme, il est facile de comprendre pour- quoi le conseil épiscopal national est miné par des divisions basées sur des positionnements politiques antagonistes, eux aussi, conditionnés par la quête et la préservation des intérêts égoïstes. « L’homme ne vit pas seulement de pain », avait lancé Jésus à Satan qui le tentait après 40 jours et 40 nuits de faim au désert et les évêques du Cameroun obsédés par l’argent et les richesses ne devraient pas oublier ce passage biblique.